13.
« Les animaux qui sont les vôtres, habiteront en cette terre». « Qui sont les vôtres», non qui s’appartiennent; qui vous sont soumis, non abandonnés à eux-mêmes; qui ont besoin de vous, non point qui se suffisent. Enfin, il est dit ensuite: « Vous l’avez préparé dans votre bonté, Seigneur, pour celui qui est pauvre1». « Dans votre bonté», et non dans le droit qu’il en avait. Il est pauvre, en effet, parce qu’il est infirme, afin d’être conduit à la perfection : il reconnaît son indigence, afin d’être rassasié. Telle est la bonté dont il est dit ailleurs : « Le Seigneur épanchera ses bénédictions, et notre terre donnera son fruit2 » ; en sorte que le bien se fera, non par crainte, mais par amour; non par l’effroi du châtiment, mais par la joie intime de la justice. Telle est, en effet, la vraie et saine liberté, Mais le Seigneur la prépare à celui qui est pauvre, non point à celui qui est dans l’abondance, et qui rougirait de cette pauvreté: c’est de tels hommes qu’il est dit: « Nous sommes en butte à l’outrage du riche, au mépris des superbes3». Il appelle orgueilleux ceux qu’il a d’abord appelés riches.