• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXVIII.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME LXVIII.

10.

« Seigneur, vous connaissez mon imprudence1». Il parle de nouveau, au nom de son corps. Quelle imprudence, en effet, peut-il y avoir dans le Christ? N’est-il point la Force et la Sagesse de Dieu? Parlerait-il de cette imprudence dont l’Apôtre a dit: « Ce qui paraît en Dieu une folie est plus sage que les hommes2? » « Mon imprudence» ,c’est-à-dire, ce qu’ont tourné en dérision, contre moi, ceux qui se croyaient sages. Vous savez pourquoi: « Vous connaissez mon imprudence ». Qu’y a-t-il de plus semblable à l’imprudence, que de souffrir qu’on le saisisse, qu’on le flagelle, qu’on lui crache au visage, qu’on lui donne des soufflets, qu’on le couronne d’épines, qu’on .l’attache à la croix, quand il pouvait, d’un seul mot, renverser tous ses persécuteurs? Tout cela ressemble à de l’imprudence, cela paraît de la folie, mais cette folie est supérieure à tous les sages. C’est une folie àla vérité; mais jeter le grain en terre, paraît une folie pour quiconque ignore les usages du laboureur. On ne le sème qu’avec des fatigues, on le porte dans l’aire, on le bat, on le vanne; et ce n’est qu’après avoir affronté les dangers et les intempéries du ciel, après avoir coûté des travaux, aux campagnards, des soins aux maîtres, que le froment pur est mis dans le grenier. Aux approches de l’hiver, on tire du grenier ce froment émondé, et on le jette; cela paraît imprudent; mais l’espoir du semeur fait que ce n’est pas imprudence. Le Seigneur donc ne s’est pas épargné, parce que son Père « ne l’a point épargné, mais l’a livré pour nous tous3». C’est de lui que l’Apôtre a dit : « Il m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi4. Car si le grain de froment « ne tombe à terre pour y mourir», comme il l’a dit lui-même, « il ne rapportera aucun fruit5». C’est là mon imprudence, et tu la connais. Pour eux, s’ils l’eussent connu, ils n’eussent jamais crucifié le roi de gloire6. « O Dieu, vous connaissez mon imprudence, et mes fautes ne vous sont point cachées». Il est clair, évident, manifeste, que ces paroles doivent s’entendre du corps du Christ; car lui n’eut aucune faute, il se chargea de celles des autres, mais n’en commit aucune. « Et mes fautes ne vous sont point cachées»: c’est-à-dire, je vous ai confessé toutes mes fautes, et avant qu’elles fussent dans ma bouche, vous les avez connues dans ma pensée, vous avez vu les blessures que vous deviez guérir. Mais où? Assurément dans son corps et dans ses membres, dans ses fidèles, d’où était venu pour s’attacher à lui ce membre, qui faisait l’aveu de ses fautes, « Et mes péchés», dit-il, « ne vous sont point cachés».


  1. Ps. LXVIII, 6.  ↩

  2. I Cor. I, 25.  ↩

  3. Rom. VIII, 32.  ↩

  4. Gal. II, 20. ↩

  5. Jean, XII, 24, 25.  ↩

  6. I Cor, II, 8.  ↩

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Traductions de cette œuvre
Discours sur les Psaumes

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité