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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXVIII.
DEUXIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME LXVIII.

4.

« Vous connaissez mes opprobres, et ma confusion et ma honte1 ». Qu’est-ce que l’opprobre? la confusion? la honte? On appelle opprobre ce que nous reproche un ennemi. La confusion est le reproche qui aiguillonne notre conscience. La honte est la rougeur qu’amène sur un front innocent la fausse accusation d’un crime. Le crime n’existe pas, ou s’il existe, il n’est point le fait de celui à qui on le reproche; mais à cause de la faiblesse de l’âme humaine, souvent nous rougissons même quand on nous impute faussement un crime; non point parce qu’on nous l’objecte, mais parce qu’on le croit. Tout cela se rencontre dans le corps mystique du Seigneur. Car en lui, il ne pouvait y avoir de honte, puisqu’il n’y avait pas de crime. Toutefois on reprochait aux chrétiens le fait même d’être chrétiens. C’était une gloire; les âmes fortes l’entendaient volontiers, et l’entendaient de manière à ne pas rougir du nom du Seigneur. Une certaine impudence avait envahi leur visage, ils avaient le front de Paul qui s’écriait: «Je ne rougis pas de l’Evangile, car il est la vertu de Dieu pour eu sauver ceux qui croiront2 ». O Paul, n’es-tu pas, toi aussi, adorateur d’un crucifié? C’est peu pour moi, répond-il, de n’en pas rougir; mais ma gloire unique est où mon ennemi voit une honte pour moi. « Loin de moi de me glorifier, sinon en la croix de Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde3». Contre un tel front l’on ne pouvait jeter que l’opprobre. Car il ne pouvait-y avoir de confusion pour sa conscience déjà guérie, ni de honte pour son visage. Mais quand on vint reprocher à quelques-uns d’avoir tué le Christ, ils furent justement aiguillonnés par leur mauvaise conscience; une confusion salutaire les convertit, en sorte qu’ils purent s’écrier: « Vous avez connu ma confusion4 ». Vous donc, Seigneur, connaissez non-seulement mon opprobre, mais aussi ma confusion, et chez plusieurs ma honte; ils croient en moi à la vérité, mais ils rougissent de me confesser publiquement et devant les hommes; la langue humaine a sur eux plus de force que la promesse divine. Voyez donc ces hommes:

ce sont eux que l’on recommande à la bonté de Dieu, non plus afin qu’il les abandonne en cet état, mais afin qu’il les soutienne de son secours. Un homme qui croyait, mais qui craignait encore, a dit en effet : « Je crois, Seigneur, mais aidez mon incrédulité5.

« Tous ceux qui me persécutent sont en votre eu présence6 ». Si donc j’essuie un opprobre, vous savez pourquoi; une confusion, vous savez pourquoi; une honte, vous savez encore pourquoi; délivrez-moi donc, à cause de mes ennemis, parce que vous connaissez tout cela, mais eux ne le connaissent point; et comme ils sont devant vous sans connaître cela, ils n’ont pu ni éprouver de la honte, ni se corriger, si vous ne me délivrez en considération de mes ennemis.


  1. Id. LXVIII, 20. ↩

  2. Rom. I, 16. ↩

  3. Gal. VI, 14. ↩

  4. Ps. CXXXIII, 2. ↩

  5. Marc, IX,23. ↩

  6. Ps. LXVIII, 21. ↩

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