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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIII.

3.

Il ne faut donc point nous attacher aux biens de la terre, quoiqu’ils nous viennent de Dieu. Mais parce que nous ne devons pas nous y attacher, ce n’est pas une raison pour croire que ce soit un autre que Dieu qui nous les donne; c’est de lui qu’ils nous viennent mais ne regarde pas comme une grande faveur de sa part, des biens qu’il donne même au méchant. Car s’il les estimait, il ne les donnerait point aux impies. Si donc il veut en faire le partage des méchants, c’est pour apprendre aux bons à lui demander ce qu’il ne donne pas aux impies. Quant aux Israélites, ils s’attachèrent misérablement aux biens terrestres, sans mettre son espoir dans Celui qui a créé le ciel et la terre; qui leur donna les biens terrestres , qui les délivra de la captivité temporelle de l’Egypte, qui leur ouvrit un passage à travers la mer Rouge, et engloutit leurs ennemis dans les flots1; sans mettre alors leur confiance dans Celui qui devait leur donner les biens célestes à l’âge viril, comme il leur avait donné les biens terrestres dans leur enfance, ils ont craint de perdre ce qu’ils avaient reçu et ont mis à mort le donateur. Nous vous parlons ainsi, mes frères, hommes du Nouveau Testament, afin que vous ne vous attachiez point aux biens d’ici-bas. S’ils sont inexcusables dans leur attachement pour ces biens, eux qui ne connaissaient point encore la nouvelle Alliance; combien moins pourront trouver d’excuses pour leurs convoitises terrestres, ceux qui connaissent les promesses spirituelles du Nouveau Testament ! Rappelons-nous, mes frères, cette parole des persécuteurs du Christ: « Si nous le laissons libre, les Romains viendront, et nous enlèveront et la ville et le royaume2». Vous le voyez, ils ont craint de perdre des biens terrestres, et ont tué le Roi du ciel. Et que leur est-il arrivé? Ils ont même perdu les biens temporels: ils ont subi la mort dans ce même lieu où ils avaient mis à mort le Christ : l’appréhension de perdre la terre leur fit tuer l’Auteur de la vie, et ils n’en perdirent pas moins et la vie et la Terre; et cela au temps même qu’ils l’avaient tué, afin qu’une telle coïncidence leur indiquât la cause de ces désastres. Les Juifs en effet célébraient la Pâque, lorsque leur ville fut détruite, et toute la nation était accourue en foule pour célébrer cette solennité. Ce fut alors que Dieu, par la main des méchants, bien qu’il soit toujours bon, par la main des injustes, bien qu’il demeure juste et agisse avec justice, tira des Juifs cette éclatante vengeance, qui les fit périr par milliers et détruisit leur ville.

Tel est le désastre que voit Asaph, et qu’il pleure dans notre Psaume; dans ses lamentations il nous apprend à discerner les biens de ta terre des biens du ciel, et l’Ancien Testament du Nouveau : afin que tu saches par où il te faut passer, ce qu’il te faut espérer, à quels biens tu dois renoncer ou t’attacher. Il commence donc ainsi.


  1. Exod, XIV, 22, 28.  ↩

  2. Jean, XI, 18. ↩

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