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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIV.

6.

Qu’arrive-t-il maintenant? « La terre s’est effondrée ». Comment la terre a-t-elle pu s’effondrer, sinon à cause des péchés? Aussi pécher s’appelle encore défaillir, et défaillir signifie en quelque sorte déchoir de la solidité, de la force, de la justice et de la vertu, pour se répandre comme l’eau. Ce n’est que par l’amour des biens inférieurs que nous péchons: de même que la force, pour nous, est dans l’amour des biens supérieurs, de même l’amour des biens d’ici-bas est use défaillance et comme une dissolution. Voyant l’homme s’effondrer ainsi dans le péché, le Dieu de la clémence et du pardon, le Dieu qui pardonne le péché sans le châtier encore, s’écrie : « La terre s’est effondrée, ainsi que eu ses habitants1 ». C’est la terre qui s’est effondrée dans ceux qui l’habitent. Le Prophète explique, au lieu d’ajouter. Comme si tu disais : Comment la terre s’est-elle effondrée? En a-t-on dérobé les fondements, et ne trouvant plus qu’un vide, s’y est-elle abîmée? Ce que j’appelle la terre désigne « tous ceux qui l’habitent ». J’ai trouvé, dit-il, une terre pécheresse. Et qu’ai-je fait? « J’en ai affermi les colonnes ». Quelles colonnes a-t-il affermies? Ce qu’il appelle colonnes, ce sont les Apôtres. Ainsi saint Paul, parlant des autres Apôtres, disait : « Ceux qui paraissaient être les colonnes2». Mais que seraient ces colonnes, si Dieu ne les eût affermies? Car elles furent ébranlées par un certain mouvement de la terre, et le désespoir s’empara de tous les Apôtres, à la passion du Sauveur. Ces colonnes donc ébranlées par la passion du Sauveur, se raffermirent à sa résurrection. Le fondement de l’édifice cria par ces colonnes, et dans toutes ces colonnes, ce fut l’architecte qui parla. L’apôtre saint Paul était une de ces colonnes, quand il disait : «Est-ce que vous voulez éprouver la puissance du Christ qui parle en moi3? » C’est donc « moi », dit le Sauveur, « qui en ai raffermi les colonnes » : je suis ressuscité, j’ai montré que la mort n’était point à craindre, j’ai prouvé à ceux qui la craignaient, que le corps même ne périt t oint par la mort. Mes blessures les effrayaient, mes cicatrices les ont rassurés. Le Christ pouvait ressusciter sans porter aucune cicatrice : était-ce trop en effet pour sa puissance, de rétablir son corps dans une intégrité si parfaite, qu’il ne parût aucune trace de ses anciennes plaies? Il avait sans doute le pouvoir de guérir ses plaies sans cicatrice, mais il voulut à ces marques rétablir ces colonnes chancelantes.


  1. Ps. LXXIV, 4. ↩

  2. Gal. II, 9.  ↩

  3. II Cor. XIII, 3.  ↩

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