20.
Toutefois « dès qu’il les frappait, ils le recherchaient », non par amour de la vie éternelle, mais par crainte de perdre une vie qui n’est qu’une fumée. Ce n’était donc point ceux qut mouraient, qui cherchaient Dieu, mais ceux qui craignaient de mourir comme eux; et si l’Ecriture s’exprime comme si ceux qui mouraient eussent cherché Dieu, c’est qu’ils ne formaient tous qu’un peuple, et que le Prophète en parle comme d’un même corps. « Et ils retournaient à lui, et se hâtaient de revenir à Dieu. Ils se souvenaient que Dieu était leur refuge, que le Très-Haut était leur Sauveur1 ». Mais tout cela n’était que pour obtenir des biens de la terre, éviter les maux de cette vie. Chercher Dieu en vue des biens temporels, ce n’est point aspirer à Dieu, mais à ces biens; ce n’est point une crainte servile, mais un libre amour, qui honore le Seigneur. Ainsi donc ce n’est point Dieu que l’on sert, mais on sert ce que l’on aime. De là vient que Dieu, qui est supérieur à tout, meilleur que tout, est plus que tout digne de notre amour et de notre culte.
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Id. LXXVII. 34, 35. ↩