12.
Aussi lisons-nous ensuite : « Secourez-nous, ô Dieu notre Sauveur1 ». Cette expression «notre Sauveur», désigne clairement de quelle pauvreté il veut parler, quand il dit : « Parce que nous sommes réduits à une extrême pauvreté ». C’est une faiblesse qui a besoin d’un sauveur. Demander un secours pour nous, ce n’est ni faire injure à la grâce, ni supprimer le libre arbitre. Car agir avec un secours, c’est faire quelque chose de soi-même. Le Prophète ajoute encore :
« Délivrez-nous, pour la gloire de votre nom », afin que celui qui se glorifie, ne se glorifie point en lui-même, mais dans le Seigneur2. « Et pardonnez-nous nos péchés, à cause de votre nom », mais non à cause de nous. Que méritons-nous en effet pour nos péchés, sinon un très-juste châtiment? Nous délivrer, ô Dieu, ou nous tirer de nos misères, c’est nous aider à faire le bien, et nous pardonner nos péchés, dont nous ne pouvons être exempts ici-bas. « Car nul homme vivant ne sera juste en votre présence3. Or, le péché, c’est l’injustice4, et si vous considérez nos injustices, qui subsistera devant vous5 ? »