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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXXI.

1.

« Psaume pour Asaph ». Ce titre que nous trouvons aussi, dans plusieurs autres psaumes, désigne ou bien le nom de celui qui l’a composé, ou du moins ce que figure ce même nom, en sorte que nous pouvons le rapporter à la synagogue, ainsi qu’on interprète le nom d’Asaph, d’autant plus que tel est le sens indiqué par le premier verset. C’est ainsi qu’il commence : « Dieu a pris séance dans l’assemblée des dieux1 ». Et par ces dieux n’allons pas comprendre les dieux des nations, comme les idoles, ou toute autre créature céleste ou terrestre qui ne serait point l’homme; puisque peu après ce verset, le même psaume nous désigne plus clairement ceux que nous devons entendre par ces dieux dans l’assemblée desquels le Seigneur a pris séance : « Je l’ai dit », s’écrie le Prophète, « vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut, et néanmoins vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme un des princes2 ». C’est donc dans la synagogue de ces fils du Très-Haut, dont le Très-Haut lui-même disait par la bouche du prophète Isaïe : « J’ai nourri des enfants, je les ai élevés, puis ils m’ont méprisé3 », c’est là que Dieu s’est assis. Par « la synagogue » nous entendons le peuple juif, car c’est à eux qu’appartient ce nom de synagogue, bien qu’on le donne parfois à l’Eglise. Toutefois les Apôtres n’ont jamais donné le nom de synagogue, mais bien celui d’Eglise à notre assemblée; soit qu’ils aient voulu distinguer l’une de l’autre, soit qu’il y ait réellement cette différence entre le rassemblement qu’on nomme synagogue et la convocation qui prend le nom d’Eglise, que l’on rassemble les animaux, d’où leur est venu ce nom de troupeau qui leur est propre, tandis que l’on convoque principalement des êtres doués de raison tels que les hommes. C’est pourquoi il est dit d’Asaph lui-même, dans un autre psaume : « Je suis devenu devant vous comme l’animal stupide, et je suis toujours avec vous4 ». Et en effet, quoique soumis en apparence au seul Dieu véritable, il donnait néanmoins la préférence aux biens charnels, terrestres et temporels qu’il lui demandait comme les principales richesses. Nous voyons aussi que l’Ecriture leur donne souvent le nom de fils, non plus dans le sens de cette grâce qui appartient au Nouveau Testament, mais bien dans la faveur de l’Ancien. C’était aussi une faveur de Dieu qui lui faisait choisir Abraham, pour le rendre père d’une si nombreuse postérité; aimer Jacob, et haïr Esaü, avant qu’ils fussent nés; délivrer son peuple de l’Egypte, pour l’introduire dans cette terre promise d’où il avait chassé les Gentils. S’il n’y avait point là une grâce, quand il s’agit de nous qui avons reçu le pouvoir de devenir enfants de Dieu5, non pour acquérir un royaume temporel, mais le royaume des cieux, le même Evangile ne dirait pas un peu après, que nous avons reçu grâce pour grâce6, c’est-à-dire les promesses du Nouveau Testament, au lieu des promesses de l’Ancien. Nous voyons évidemment, je pense, dans quelle synagogue a pris séance le Dieu des dieux.


  1. Ps. LXXXI, 1.  ↩

  2. Id. 6, 7. ↩

  3. Isa. 1, 2. ↩

  4. Ps. LXXII, 23. ↩

  5. Malach. I, 2, 3.  ↩

  6. Jean, I, 12, 16.  ↩

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