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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXXII.

2.

C’est donc le peuple de Dieu, qui s’écrie dans ce psaume : « O Dieu, qui sera semblable à vous1? » Parole que l’on ne peut mieux entendre selon moi que du Christ, car s’étant rendu semblable aux autres hommes, il a été regardé comme nu homme ordinaire par ceux qui l’ont méprisé2. Mais alors il venait pour être mis en jugement; au contraire, quand il viendra pour juger, alors s’accomplira cette parole: « O Dieu,qui est semblable à vous? » Si le langage des psaumes ne s’adressait pas souvent au Christ Notre-Seigneur, nous n’y trouverions pas cette parole, que nul fidèle n’a hésite à lui appliquer: « Votre trône, ô Dieu, est dans les siècles des siècles, le sceptre de l’équité est le sceptre de votre empire : vous avez aimé la justice et haï l’iniquité; aussi votre Dieu vous a-t-il oint, ô Dieu, d’une huile de joie, plus que tous ceux qui doivent la partager3». C’est à ce même Christ qu’il est dit maintenant : « O Dieu, qui sera semblable à vous ? » Vous avez voulu, dans votre humilité, devenir semblable à beaucoup d’autres, et même aux voleurs crucifiés avec vous4 ; mais quand vous viendrez dans votre splendeur, « qui sera semblable à vous ? » Qu’y aurait-il d’extraordinaire à dire à Dieu : « Qui sera semblable à vous ? » si cette parole ne s’adressait à ce Dieu qui a voulu devenir semblable aux hommes, qui a pris la forme de l’esclave, s’est rendu semblable aux autres hommes, et a été reconnu pour un homme dans ce qui a paru de lui5. Aussi le Prophète ne dit-il point : Qui est semblable à vous? comme il devrait le dire si son langage s’adressait à la divinité. Mais comme ce langage s’adresse à la forme de l’esclave, ce Christ n’apparaîtra différent des autres hommes que quand il viendra dans sa gloire. C’est pourquoi le Prophète ajoute: « Ne vous taisez point, ne demeurez point dans l’inaction ». D’abord il s’est tu quand il a été jugé ; quand, semblable à l’agneau devant celui qui le tond, il a été sans voix, il n’a pas ouvert la bouche6, et a fait taire sa puissance. Et pour montrer qu’il faisait taire cette puissance, avec ce seul mot: « C’est moi7 », il fit reculer et tomber à terre ceux qui le cherchaient pour le saisir. Comment donc pourrait-on le saisir et le mettre à mort, s’il ne se comprimait, et pour ainsi dire, ne s’adoucissait lui-même ? Quelques-uns, en effet, ont traduit cette parole: « Ne restez point dans l’inaction », comme s’il y avait : « Ne vous adoucissez point, ô Dieu ! » Lui-même dit ailleurs : « Je me suis tu, me tairai-je toujours ?8 » Et le Prophète qui lui dit: « Ne gardez point le silence », dit ailleurs, en parlant de lui: « Dieu, notre Dieu, viendra dans sa gloire, et ne se taira point9». Il est dit ici : « Ne gardez point le silence ». Car il l’a gardé quand il est venu sans être connu, et pour être jugé; mais il ne le gardera point quand il viendra dans sa gloire pour juger le monde.


  1. Id. 2.  ↩

  2. Isa. LIII, 12. ↩

  3. Ps. XLIV, 7, 8. ↩

  4. Luc. XXIII ,33. ↩

  5. Philipp. II, 7.  ↩

  6. Isa. LII, 7.  ↩

  7. Jean XVIII, 5, 6.  ↩

  8. Isa. XLII, 14. ↩

  9. Ps. XLIX, 3. ↩

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