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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXXIX.

10.

Or, septante et quatre-vingts ans font cent cinquante ans : et ce livre des psaumes nous montre que c’est un nombre sacré. Car il a la même signification que le nombre quinze, qui est formé de sept et de huit réunis; or, le premier, à cause du sabbat au septième jour, figure l’Ancien Testament tandis que le second figure le Nouveau Testament, à cause de la résurrection du Seigneur. De là ces quinze degrés du temple, et de là encore dans les psaumes ces quinze cantiques des degrés, de là ces quinze coudées dont l’eau du déluge surpassa les plus hautes montagnes1, et en plusieurs autres endroits on peut voir que ce nombre est sacré. « Nos années donc s’épuisaient comme l’araignée ». Nous n’étions occupés que de travaux futiles, nous ne tissions que des ouvrages périssables, qui ne pouvaient nous couvrir, dit le prophète Isaïe2. « Le cours de nos années en elles-mêmes est de septante ans, et pour les plus robustes, de quatre-vingts». Or, «en elles-mêmes », est différent de « chez les robustes ». « En elles-mêmes », signifie dans ces jours ou dans ces années, ce qui nous offre un sens spirituel : aussi le nombre septante marque les choses temporelles promises dans l’Ancien Testament. S’il s’agit, non plus des années, mais des hommes robustes, c’est-à-dire non plus des choses temporelles, mais des choses éternelles, nous avons quatre-vingt, parce que le Nouveau Testament nous donne l’espérance d’un renouvellement et d’une résurrection pour l’éternité : « et le surplus est fatigue et douleur»; c’est-à-dire, quiconque veut aller au-delà de cette foi, et cherche quelque chose de plus, ne trouvera que fatigue et misères. On peut encore comprendre ainsi : bien que nous soyons établis dans la nouvelle alliance, désignée par le nombre quatre-vingt, notre vie a de plus le labeur et la misère, puisque nous gémissons en nous-mêmes, attendant notre adoption et la rédemption de notre corps. Nous sommes en effet sauvés par l’espérance, et ce que nous ne voyons pas encore, nous t’attendons avec patience3. Et c’est là un effet de la divine miséricorde; de là vient que le Prophète nous dit ensuite : « Mais enfin survient la mansuétude, et nous serons châtiés ». Or, le Seigneur châtie celui qu’il reçoit au nombre de ses enfants, il corrige celui qu’il aime4; il donne quelquefois aux plus parfaits l’aiguillon de la chair, qui les soufflète, afin qu’ils ne s’élèvent point à cause de la grandeur de leurs révélations, et que leur vertu se perfectionne dans la faiblesse5. Dans quelques exemplaires on lit, non point, « nous serons corrigés»; mais, « nous serons instruits » : ce qui se rapporte néanmoins à la mansuétude. Car nul ne peut s’instruire que par le labeur et la fatigue, parce que la vertu se perfectionne dans la faiblesse,


  1. Gen. VII, 20. ↩

  2. Matth. LIX, 6. ↩

  3. Rom. VIII, 23-25. ↩

  4. Hébr. XII, 6. ↩

  5. II Cor, XII, 7, 9. ↩

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