6.
«Sa vérité me couvrira d’uni bouclier1». Tout à l’heure des ailes, maintenant un bouclier ; mais en Dieu il n’y a ni ailes ni bouclier, et si cette protection était réellement l’une ou l’autre, une aile pourrait-elle être un bouclier, ou un bouclier une aile ? Mais comme cela se dit en figure, cette protection est comparée tantôt à des ailes, tantôt à un boucher. Si le Christ était réellement un rocher, il ne serait pas un lion; et s’il était un lion, il ne serait pas un agneau : mais il est tout ensemble et lion2, et agneau3, et pierre4,et même un taureau; et toute autre dénomination semblable, parce qu’il n’est à proprement parler, ni pierre, ni lion, ni agneau, ni taureau, mais Jésus-Christ Sauveur de tous les hommes. Ces noms sont des métaphores, et non point des dénominations réelles. « Sa vérité », dit le Psalmiste , « m’environnera ». Sa vérité est comme un bouclier, elle ne confond point ceux qui espèrent en eux-mêmes avec ceux qui espèrent en Dieu. Il y a pécheur et pécheur : Donne-moi un pécheur confiant en lui-même, dédaigneux, n’accusant point ses fautes, et il dira: Si mes péchés déplaisaient à Dieu, il ne me laisserait point la vie. Un autre n’osait lever les yeux, mais frappait sa poitrine en disant: «Seigneur, soyez-moi propice, à moi pécheur5». L’un était pécheur comme l’autre était pécheur; mais l’un raillait, l’autre pleurait. L’un dé. daignait, l’autre avouait ses fautes. Or, la vérité de Dieu, qui ne fait acception de personne, discerne le pénitent de l’homme qui avoue sa faute, l’homme humble de l’homme superbe, l’homme qui compte sur lui-même de l’homme qui compte sur Dieu. Donc «sa tu vérité te couvrira d’un bouclier ».