4.
Entendons d’abord ces versets : « C’est vous, Seigneur, qui êtes mon refuge, vous avez élevé bien haut votre asile ». Le genre humain savait que l’homme mourrait, mais non qu’il ressusciterait ; il savait ce qu’il fallait craindre, et non ce qu’il fallait espérer. Celui dès lors qui nous avait infligé un châtiment dans la crainte de la mort, voulut nous donner ensuite l’espérance de la résurrection comme un gage de la vie éternelle, et Notre-Seigneur Jésus-Christ ressuscita le premier. Il mourut après beaucoup d’autres, et ressuscita avant tous. Il souffrit en mourant ce que beaucoup d’autres avaient souffert; et il fit en ressuscitant ce que nul n’avait fait avant lui. Quand est-ce en effet que l’Eglise recevra cette grâce, sinon à la fin ? Le chef a fait voir ce que doivent espérer les membres : et votre charité comprend ce qu’ils se disent mutuellement. Que l’Eglise donc dise à Jésus-Christ son Seigneur, qu’elle dise alors à la tête: « Parce que j’ai mis en vous mon espérance, ô mon Dieu, vous avez placé bien haut votre asile » : c’est-à-dire, vous êtes ressuscité, vous êtes monté au ciel, afin d’élever bien haut votre refuge, et de devenir ainsi mon espérance, quand je n’espérais que dans la terre et ne croyais point à ma résurrection: je crois maintenant que ma tête est montée au ciel, et que les membres doivent la suivre un jour. Il me semble que la lumière se fait dans ces paroles: « Parce que vous êtes mon espérance, ô mon Dieu, vous avez élevé bien haut votre refuge». Plus clairement encore: Afin de me donner à la résurrection une espérance que je n’avais pas, vous êtes ressuscité le premier, pour me faire espérer de vous suivre où vous m’avez précédé. C’est le langage de l’Eglise à son Seigneur, la voix du corps à la tête.