• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XCVI.

7.

C’est ainsi que nous entendons le feu qui marche devant lui, c’est-à-dire un feu qui, dès ici-bas même, est un châtiment pour les infidèles et pour les hommes injustes. Cherchons un autre feu qui soit le salut de la rédemption, comme nous nous l’étions proposé. Car le même Seigneur a dit: « Je suis venu jeter le feu sur la terre1 ». Il parle ici du feu comme du glaive, car au même endroit il dit qu’il n’est point venu apporter la paix, mais le glaive2 ; le glaive pour diviser, le feu pour brûler : mais l’un et l’autre sont nécessaires, car le glaive de sa parole nous a heureusement séparés de nos habitudes mauvaises. Il a donc apporté le glaive pour séparer chaque fidèle, ou d’un père qui ne croit point au Christ, ou d’une mère également infidèle, ou du moins de ses aïeux, s’il est né de parents fidèles. Il n’est, en effet personne d’entre nous qui n’ait son aïeul, ou son bisaïeul, ou quelqu’un de ses ancêtres engagé dans le paganisme et plongé dans cette infidélité dont Dieu avait horreur: nous sommes donc séparés de ce que nous étions: l’épée est venue, non pas nous donner la mort, mais nous diviser. Ainsi en est-il de ce feu : « Je suis venu jeter le feu sur la terre». Les hommes qui ont cru en lui, se sont enflammés, puis ont reçu l’embrasement de la charité : c’est pour cela que le Saint-Esprit, envoyé aux Apôtres, apparaît sous la forme du feu : « Ils virent comme des langues de feu qui se partagèrent et se reposèrent sur chacun d’eux3 ». Touchés de cette. flamme sacrée, ils se répandirent dans le monde pour y porter cette flamme et en incendier les ennemis qui l’environnent. Quels ennemis? Ceux qui ont abandonné le vrai Dieu qui les a créés, pour adorer les idoles qu’ils ont faites. S’ils étaient mauvais, cette flamme les consumait; s’ils étaient bons, elle les perfectionnait. Atteint par ce feu de la parole de Dieu, ou bien l’incrédule résistait à la foi, et alors devenant pire, il était consumé, dévoré par le feu de sa propre envie. S’il se convertissait, ce feu n’en avait pas moins agi en lui. Le foin brûlait afin que l’or en devînt plus pur. Cet or, c’est la foi; le foin, c’est la convoitise charnelle. « Toute chair est un foin », dit Isaïe, « et tout honneur de la chair tombera comme l’herbe4 ». Tout ce qu’il y a dans l’homme charnel, convoitant ce qui est frivole et passager, n’est qu’une herbe. Combien, peut-être même d’entre nos frères, sont allés au théâtre?

L’herbe les entraînait. Ne faut-il pas désirer que ce feu dévore le foin, afin que l’or soit purifié? Toute la foi qui Peut être en eux est étouffée par l’herbe. Il est donc bon pour eux d’être embrasés d’un feu divin, afin que l’herbe étant consumée, on voie éclater cet or précieux racheté par le Christ. Donc « le feu marchera devant lui, pour dévorer les ennemis qui l’environnent ». Il en est qu’il a consumés pour leur bonheur, et qui sont fidèles aujourd’hui; d’ennemis qu’ils étaient, les voilà fidèles; tu cherches des ennemis, il n’en est plus ; tout est brûlé, tout est consumé: la charité a consumé en eux ce qui persécutait le Christ, et purifié en eux ce qui croyait au Christ. « Il a dévoré les ennemis qui l’environnent ».


  1. Luc, XII, 49. ↩

  2. Matth. X, 31.  ↩

  3. Act. II, 3. ↩

  4. Isa. XL, 6. ↩

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Traductions de cette œuvre
Discours sur les Psaumes

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité