15.
Mais nous tous qui sommes assemblés auprès de celui qui est élevé bien au-dessus de tous les dieux, que devons-nous faire? Il nous le dit en un seul mot: « Vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal1 ». Il est honteux d’aimer en même temps le Christ et l’avarice. Si tu l’aimes, tu dois haïr ce qu’il hait. Un homme est ton ennemi, mais il est ce que tu es; vous êtes l’oeuvre du même créateur, et dans la même condition: et néanmoins, si ton fils parle à ton ennemi, entre dans la maison de ton ennemi, a de fréquents entretiens avec ton ennemi, tu veux le déshériter, parce qu’il parle à ton ennemi. Et comment? Parce que tu trouves cette raison juste: Tu es l’ami de mon ennemi et tu veux une part de mon bien! Un peu d’attention. Tu aimes le Christ, et l’avarice est l’ennemie du Christ; pourquoi t’entretenir avec elle? C’est peu dire, tu t’entretiens avec elle; pourquoi être son esclave? Le Christ commande bien souvent, tu n’obéis point; l’avarice commande, à l’instant tu obéis. Le Christ ordonne de vêtir celui qui est nu, et tu ne le fais point; l’avarice commande la fraude, et tu la fais à l’instant. S’il en est ainsi, si telle est ta conduite, garde-toi d’espérer une belle part dans l’héritage du Christ. J’aime le Christ, me diras-tu. « O vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal ». La preuve que tu aimes le bien, est dans la haine que tu montreras pour le mal. « Haïssez le mal, ô vous qui aimez le Seigneur ».
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Id. XCVI, 10. ↩