4.
Dieu donc « a jeté les yeux pour délier les fils de ceux qu’on a égorgés». Vous connaissez maintenant ces hommes égorgés, vous connaissez leurs enfants. Quelle est la suite? « Afin que le nom du Seigneur soit annoncé dans Sion » . L’Eglise était d’abord opprimée, quand ou égorgeait ceux qui avaient les entraves aux pieds: et après ces persécutions, le nom du Seigneur est prêché dans Sion avec une grande liberté, c’est-à-dire dans l’Eglise même qui est Sion, non point ce lieu de la terre si orgueilleux d’abord et réduit ensuite à l’esclavage; mais dans cette Sion dont l’ancienne était une figure,et qui signifie spéculation. Placés en effet dans la chair, nous voyons ce qui devant nous en nous étendant, non plus vers ce qui est du présent, mais vers les choses de l’avenir. De là cette spéculation. Quiconque est en spéculation ou au guet étend sa vue au loin; et l’on appelle guet l’endroit où l’on pose des gardes. Or, on établit un guet sur des rochers, sur des montagnes, sur des arbres, afin que de cette hauteur on puisse voir de plus loin. Sion est donc un guet, et l’Eglise est un guet. Pourquoi un guet? Etre au guet, c’est voir de loin. « Il n’y a devant moi que labeur, jusqu’à ce que j’entre dans le sanctuaire de Dieu, et que je comprenne la fin des méchants1 ». Qu’est-ce que voir, comprendre la fin? Traverser la mer eu voyant, non plus en naviguant, et habiter les bords de la mer2, c’est-à-dire mettre son espérance dans ce qui doit durer après l’écoulement des temps. Si donc l’Eglise est un guet, c’est là qu’on annonce désormais le nom du Seigneur. Et non-seulement le nom du Seigneur est annoncé dans cette Sion, mais « sa louange», dit le Prophète, « est publiée dans Jérusalem ».