15.
« Et il leur donna leur demande», c’est-à-dire ce qu’ils demandaient par leurs cris.
« Il envoya à leurs âmes de quoi les rassasier1». Mais il ne les rendit point heureux pour cela; cette satiété en effet n’est point celle dont il est dit : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu’ils seront rassasiés2 ». De là vient que le mot d’âme en cet endroit ne s’entend point de l’âme raisonnable, mais de ce qui donne la vie au corps animal, pour le soutien duquel on a besoin de manger et de boire, d’après cette parole de l’Evangile : « L’âme n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement3 ?» Comme si l’âme avait besoin de nourriture, et le corps de vêtement. C’est en ce sens qu’Isaïe disait : « Pourquoi avons-nous jeûné, et ne l’avez-vous point vu; avons-nous privé nos âmes, et ne l’avez-vous point su4? »