19.
« Ils firent un voeu en Horeb, et adorèrent l’ouvrage de leurs mains; ils changèrent leur gloire en la ressemblance de l’animal qui se nourrit d’herbe1». Pour désigner la ressemblance, le Prophète n’a point dit: in similitudinem; mais, in similitudine, comme tout à l’heure il a dit: « Ils crurent en ses paroles », in verbis ejus. Par élégance il ne dit point qu’ils changèrent la gloire de Dieu, bien qu’ils l’aient fait, réellement, comme ceux dont l’Apôtre dit : « Ils changèrent la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l’homme corruptible2» : mais il dit : « leur gloire ». Car Dieu eût été leur gloire s’ils eussent attendu ses desseins, et n’eussent point agi avec une telle précipitation ; c’est à Dieu en effet que l’on dit: « Vous êtes ma gloire, vous élevez ma tête3». Cette « gloire donc», ou Dieu, «ils l’ont transformée en la figure d’un veau qui mange du foin», afin de devenir eux-mêmes la proie de celui qui dévore ceux qui ont des sentiments charnels : « Toute chair en effet n’est qu’un foin4 ».