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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXIII.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME CXIII.

1.

Nous avons lu, mes frères, et nous avons tort bien retenu, ce que nous raconte le livre de l’Exode, que le peuple d’Israël fut délivré de l’injuste domination des Egyptiens, passa la mer à pied sec1, entre les deux murailles que formaient les flots; que le fleuve du Jourdain2, par où il devait entrer dans la terre des promesses, s’arrêta, quand les pieds des prêtres qui portaient l’arche du Seigneur Vinrent à le toucher ; que les eaux d’en haut retinrent leur cours, au lieu que celles d’en bas s’écoulèrent à la mer, tant que les prêtres se tinrent debout au milieu du fleuve desséché, et que le peuple passa. Voilà ce que nous savons; et, toutefois, ne nous imaginons pas que dans le psaume que nous chantons, en le faisant précéder et suivre de l’Alleluia, l’Esprit-Saint ne veuille que nous rappeler le passé, sans nous reporter vers l’avenir. « Toutes ces choses, nous dit l’Apôtre, n’arrivaient aux Juifs qu’en figures, et elles ont été écrites pour nous instruire, nous qui venons à la fin des siècles3 ». Ainsi donc, lorsque nous entendons le psaume nous dire: « Quand Israël sortit de l’Egypte, et la famille de Jacob du milieu d’un peuple barbare, Judas devint pour le Seigneur un peuple saint, et Israël le siége de sa puissance; la mer le vit et s’enfuit, le Jourdain rebroussa vers sa source4 » ; ne nous imaginons point qu’on veuille raconter le passé, c’est plutôt l’avenir que prédit le Psalmiste; quand ces miracles s’accomplissaient chez ce même peuple, ils étaient dans le présent, mais ne laissaient pas d’avoir une signification pour l’avenir. Le Prophète, qui chantait ces merveilles prophétiques, nous montre dès lors qu’il donne à ses paroles le même sens qu’avaient les faits, puisqu’un seul et même Esprit a dirigé les faits et dicté les paroles, afin que ces actions et ces paroles fussent des avant-coureurs de ce qu’il se réservait de nous montrer à la fin des siècles. Le Prophète ne raconte point les faits tels qu’ils se sont passés, mais d’une manière quelque peu différente de celle que nous lisons, de peur qu’on ne crût qu’il racontait le passé plutôt qu’il ne prédisait l’avenir. Tout d’abord, nous ne lisons point que le Jourdain remonta vers sa source, mais qu’il s’arrêta du côté que les eaux descendaient de la source, pendant que le peuple passait. Ensuite nous ne lisons pas que les collines et les montagnes bondirent, ce que le Prophète ajoute, et qu’il répète même deux fois. Après avoir dit : « La mer le vit et s’enfuit, le Jourdain rebroussa en arrière », il ajoute: « Les montagnes bondirent comme des béliers et les collines comme des agneaux ». Puis, dans une apostrophe: « Pourquoi, mer, as-tu fui, et toi, Jourdain, pourquoi rebrousser en arrière? Pourquoi, montagnes, tressaillir comme le bélier; et vous, collines, comme des agneaux5? »


  1. Exod. XIV, 22.  ↩

  2. Josué, III, 15-17.  ↩

  3. I Cor. X, 11. ↩

  4. Ps. CXIII, 2, 3. ↩

  5. Ps. CXIII, 3 - 6. ↩

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