4.
« Et je méditais », dit le Prophète, « vos commandements qui font mes délices. Et j’ai levé les mains vers vos préceptes, objet de mon amour1 ». D’autres ont traduit dilexi valde, que j’ai aimés beaucoup, d’autres nimis, « à l’excès », d’autres encore vehementer, « avec violence», cherchant à rendre ainsi le grec sphodra. Il aimait donc les commandements de Dieu, dès lors qu’il marchait dans la voie large, par ce même Esprit-Saint qui a répandu dans nos coeurs la charité, et qui dilate les coeurs des fidèles2. Or, il les a aimés en les méditant et en les pratiquant. Quant à la méditation, il nous dit : « Je réfléchissais à vos œuvres »; et quant à la pratique : « Je levais les mains vers vos préceptes ». Et à chacun de ces versets, il ajoute : quae dilexi, « que j’ai aimés ». « Or, la fin de tout précepte, c’est la charité émanant d’un coeur3». Quand c’est dans cette fin, c’est-à-dire d’après cette considération que l’on accomplit les préceptes de Dieu, alors l’oeuvre est bonne, et on élève les mains, parce que c’est vers Dieu qu’on les élève. Aussi l’Apôtre voulant parler de la charité, nous dit-il: « Je vous indique une voie bien supérieures4» ; et ailleurs, «afin», dit-il, « de connaître l’amour de Jésus Christ envers nous, lequel surpasse toute connaissance ».Car accomplir les commandements de Dieu en vue d’un bonheur terrestre, c’est abaisser les mains plutôt que les élever; puisque c’est rechercher par une semblable intention,non plus les récompenses d’en haut,mais celles d’ici-bas. A la méditation et à l’accomplissement des préceptes appartient ce qui suit : « Et je m’exerçais dans vos oeuvres de justice5 » : ce que plusieurs ont traduit ainsi de préférence à laetabar, « je me réjouissais », ou à garriebam, « je m’entretenais », comme l’ont fait plusieurs à cause du grec edolesxoun. Celui en effet qui aime les commandements de Dieu, et qui fait ses délices de les méditer et de les pratiquer, s’exerce dans ces coinmandements avec joie, en parle avec plaisir.