3.
Or, c’est par la foi que l’on garde les décrets de la justice divine; cette foi vive qui nous persuade que sous un Dieu juste, il n’y a nulle bonne oeuvre sans récompense, ni crime sans châtiment; mais comme cette foi a valu au corps du Christ de graves et nombreuses persécutions, le Prophète s’écrie : « J’ai été humilié à l’excès1». il ne dit point: Je me suis humilié, en sorte qu’on doive entendre ces paroles de l’humilité qui est de précepte; mais il dit : « J’ai été humilié à l’excès », endurant la plus affligeante persécution; parce qu’il a juré, résolu de garder les décrets de la justice divine, Et de peur que la foi ne l’abandonne dans une si grande humiliation, il ajoute : « Seigneur, donnez-moi la vie selon votre parole », c’est-à-dire, selon votre promesse. Car cette parole des saintes promesses est un flambeau pour mes pieds, une lumière pour mes sentiers. C’est ainsi que plus haut, dans la persécution qu’il endurait, il a demandé à Dieu de le vivifier, en disant : « Peu s’en est fallu qu’ils ne m’anéantissent sur la terre; et pour moi je n’ai point abandonné vos préceptes; vivifiez-moi selon votre miséricorde, et je garderai vos témoignages ou vos martyres ». Ce qui nous fait comprendre que si Dieu ne nous vivifiait en nous dominant la patience, selon cette parole : « Vous posséderez vos âmes dans votre patience2 » ; et c’est encore de lui qu’il est dit: « Que la patience vient de lui3», la persécution pourrait bien ne pas tuer le corps, mais l’âme mourrait pour n’avoir point gardé les martyres ou les décrets de la justice divine.