2.
Mais quand l’Apôtre disait: « Tous ceux qui ont péché sans la loi périront sans la loi », il parlait de cette loi que Dieu a donnée au peuple d’Israël par son serviteur Moïse. Voilà ce que prouvent les paroles du contexte. L’Apôtre parlait des Juifs, puis des Grecs ou des Gentils qui n’appartenaient point à la circoncision, mais qui étaient incirconcis; et il dit que ces derniers sont sans la loi, parce qu’ils n’avaient point reçu cette loi dont les Juifs se glorifiaient, ainsi qu’il le leur reproche: « Mais toi qui portes le nom de Juif, qui te reposes sur la loi, et te glorifies en Dieu ». Voyons toutefois comment il en vient à cette conclusion: « Tous ceux qui ont péché sans la loi périront sans la loi » . « Colère», dit-il, «et indignation, tribulation et angoisse pour l’âme de tout homme qui fait le mal, du Juif premièrement, puis du Gentil. Mais gloire, honneur et paix à tout homme qui fait le bien, au Juif d’abord, puis au Gentil. Car Dieu ne fait acception de personne ». Puis il ajoute ce qui a soulevé notre difficulté : « Ainsi tous ceux qui ont péché sans la loi périront sans la loi, et tous ceux qui ont péché dans la loi seront jugés dans la loi1 ». Par les uns il veut assurément désigner les Juifs, et par les autres les Gentils, car c’est d’eux qu’il est question ; il montre que tous sont soumis au péché, afin qu’ils confessent les uns et les autres qu’ils ont besoin de la grâce ; c’est pourquoi il ajoute: « Il n’y a point de distinction, tous ont péché, et ont besoin de la grâce de Dieu ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui vient de Jésus-Christ2 ». Mais de qui l’Apôtre dit-il que tous ont péché, sinon des Juifs et des Gentils, et dont il avait dit : « Il n’y a nulle différence ? » Car c’est d’eux qu’il disait un peu auparavant: « Nous avons convaincu les Juifs et les Gentils d’être tous dans le péché3 ». Ainsi « tous ceux qui ont péché sans la loi », c’est-à-dire sans cette loi dont se glorifient les Juifs, « périront sans la loi; et tous ceux qui ont péché sous la loi », c’est-à-dire les Juifs, « seront jugés par la loi »; ce qui ne les empêchera pas de périr, s’ils ne croient en Celui qui est venu chercher ce qui a péri4.