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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXXV.

12.

Supposons un homme qui n’ait pas même les deux pièces de cette veuve ; y a-t-il quelque chose de moindre prix que nous puissions semer pour recueillir une telle moisson? Oui. « Quiconque aura donné à mon disciple un verre d’eau froide, ne u perdra point sa récompense1 ». Un verre d’eau froide ne coûte pas deux pièces de monnaie, on le donne pour rien ; et toutefois, quoiqu’il ne coûte rien, tel homme peut l’avoir, tel autre non ; si donc celui qui l’a le donne à celui qui ne l’a point, il donne autant, si le don qu’il fait vient d’une charité parfaite ; il donne autant que cette femme avec ses pièces de monnaie, que Zachée avec la moitié de ses biens. Car, ce n’est point sans sujet que le Fils de Dieu ajoute le mot froide, afin de montrer qu’elle vient du pauvre. Il a dit «un verre d’eau froide », afin que nul ne pût s’excuser en disant qu’il n’a point de bois pour la chauffer. « Quiconque donnera à mes disciples un verre d’eau froide, ne perdra point sa récompense ». Mais s’il n’a pas même ce verre d’eau? Qu’il soit hors de crainte quand il ne l’a pas même : « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » ; qu’il craigne seulement de pouvoir faire le bien, et de ne point le faire. Car s’il peut, sans le faire, il est gelé intérieurement: ses péchés ne sont point dissous, comme la glace du torrent au souffle du midi, son coeur est demeuré froid. Que valent ces grands biens que nous possédons ? Voilà un homme au coeur fervent, qu’a fondu la chaleur du midi; et n’eût-il rien, Dieu lui tient compte de tout. Voyez les services que se rendent les mendiants. Que votre charité comprenne comment on fait l’aumône. C’est aux mendiants sans doute que tu fais l’aumône, ce sont les mendiants qui ont faim. Vous jetez donc les yeux sur vos frères, vous voyez leurs besoins, et si le Christ est en vous, vous secourez même les étrangers. Mais ces pauvres mêmes dont le métier est de mendier, ont dans leur misère de quoi se secourir mutuellement. Dieu leur a donné le moyen de montrer s’ils aiment à donner l’aumône. Celui-ci ne saurait marcher, celui-là qui le peut, prête au boiteux le secours de ses pieds; celui qui voit prête ses yeux à l’aveugle; celui qui est jeune et vigoureux prête ses forces au vieillard, au malade, il le porte: l’un donc est pauvre, et l’autre est riche à son égard.


  1. Matth. X, 42 ; Marc, IX, 40. ↩

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