4.
C’est pour cela que notre psaume, d’ailleurs si obscur qu’il faut heurter à la porte, si voilé qu’il faut le secouer, commence au pluriel: « Bienheureux ceux qui craignent le Seigneur, qui marchent dans ses voies1 ». Il parle tout d’abord à plusieurs; mais parce qu’ils ne sont qu’un en Jésus-Christ, il continue au singulier : « Tu mangeras les travaux de tes fruits ». Il avait dit plus haut: « Bienheureux ceux qui craignent le Seigneur, qui marchent dans ses voies » ; maintenant, pourquoi dit-il : « Tu mangeras les travaux de tes fruits », et non, vous mangerez ? Et pourquoi « les travaux de tes fruits », et non, les travaux de vos fruits?A-t-il donc sitôt oublié qu’il vient de parler au pluriel? Mais si tu as secoué celte écorce, que répond le Prophète? Quand je nomme plusieurs chrétiens, je n’entends qu’un seul homme en Jésus-Christ. Vous êtes donc plusieurs, et vous n’êtes qu’un seul. Comment sommes-nous plusieurs, et néanmoins un seul? Parce que nous sommes unis à Celui dont nous sommes les membres, et que notre tête est dans le ciel, afin que ses membres suivent.
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Ps. CXXVII, 1. ↩