7.
« Voilà combien il est bon, combien il est agréable pour des frères d’habiter ensemble ». Dire voilà, c’est montrer. Pour nous, mes frères, nous le voyons et nous en bénissons le Seigneur ; nous le prions de pouvoir dire à notre tour: Voilà. Mais à quoi va-t-il comparer ces frères? Que le Prophète nous le dise : « Comme un parfum répandu sur la tête d’Aaron, qui descend le long de sa barbe, et jusque sur le bord de son vêtement1 ». Qu’était-ce que Aaron ? Le grand prêtre. Quel est le véritable prêtre, sinon celui qui est entré seul dans le Saint des saints ? Quel est ce prêtre, sinon celui qui a été victime et prêtre ? sinon celui qui, ne trouvant dans le monde rien que d’immonde à offrir à Dieu, s’offrit lui-même? Sur sa tête est le parfum, parce que le Christ tout entier comprend l’Eglise. Mais c’est de la tête que descend le parfum. Notre tête, c’est le Christ crucifié et enseveli, et qui est ressuscité pour monter au ciel. Telle est la tête qui a envoyé l’Esprit-Saint ; où? Sur sa barbe. Car la barbe est le symbole de la force, elle est le propre d’une jeunesse vigoureuse, alerte et robuste. De là vient qu’en parlant de ces sortes d’hommes, nous disons : c’est un barbu. Ce fut donc sur les Apôtres que ce parfum descendit tout d’abord; il descendit sut ceux qui soutinrent les premiers chocs du monde ce fut sur eux que descendit l’Esprit-Saint. Et eux aussi qui avaient commencé à demeurer ensemble, in unum, souffrirent persécution ; mais comme le parfum était descendu sur la barbe, ils la souffrirent sans être vaincus. Déjà la tête avait précédé, et avait fait couler le parfum, et après un si grand exemple, qui eût pu vaincre la barbe qui en était pénétrée?
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Ps. CXXXIX, 2. ↩