DISCOURS SUR LE PSAUME CXXXV.
LES DIVINES MISÉRICORDES.
Dieu exerce envers ceux qu’il a délivrés une miséricorde éternelle, non qu’il reste quelque misère dont il les délivre continuellement, mais la félicité, dont il les a mis en possession, sera sans fin. Bénissons le Seigneur sans attendre de lui rien de temporel, puisque les bienfaits de sa miséricorde sont sans fin. Ces dieux et ces seigneurs que surpasse le véritable Dieu sont les hommes à qui la parole de Dieu a été adressée, et les démons qui sont les dieux des nations. Les anges ne sont point appelés dieux, afin de nous détourner de leur rendre un culte. — Parmi les oeuvres de Dieu, ce qui appartient à sa miséricorde, c’est notre délivrance ; les autres oeuvres de la création appartiennent à sa bonté. Seul il fait les oeuvres merveilleuses, comme les astres et les cieux, avec intelligence, c’est-à-dire avec son Verbe. Il affermit la terre au-dessus des eaux qui l’environnent. Ces cieux avec l’intelligence peuvent désigner les saints qui s’élèvent bien haut par la spiritualité, les astres marqueraient les différents dons chez les saints, et la terre, la foi solide. Il a détruit Pharaon, ou nos péchés, en nous faisant traverser ta mer Rouge du baptême ; pour nous encore il renverse les puissances diaboliques, Seon, roi des Amorrhéens, ou la tentation et le murmure; Og, roi de Basan, ou la confusion des damnés ; il nous introduit dans l’héritage du Christ, qui nous donne sa chair comme une nourriture.