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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXL.

14.

Enfin, parce que tu es dans le corps du Christ, assujetti encore à une certaine mortalité, sois juste à tes propres yeux, sois juste coutre toi. Tu es pécheur ; venge le Seigneur contre toi, reviens à ta conscience, inflige-toi des peines, sois ton propre bourreau. De cette manière tu offres à Dieu un sacrifice. « Si le sacrifice avait pu vous plaire », dit un pécheur, « je vous l’aurais offert, mais vous ne prendrez nul plaisir à l’holocauste1». Quoi donc? Dieu n’agrée-t-il aucun sacrifice? « Le sacrifice agréable à Dieu est l’âme brisée de douleur; Dieu ne rejette pas un coeur contrit et humilié2 ». Humilie donc ton coeur, brise ton coeur, sois le bourreau de ton coeur, et tu te réprimeras ainsi dans la miséricorde. Sévir contre toi, ce n’est point te haïr. Tu seras alors juste dans la partie corrigée, et pécheur dans ra partie à corriger. Tu es injuste puisque tu te déplais à toi-même, et tu es juste, à cause du déplaisir que tu éprouves de ce qui est injuste en toi. Veux-tu voir combien tu es juste? Tu condamnes en toi ce que Dieu condamne; tu es uni de volonté avec Dieu, et tu hais en toi, non point ce qu’il a fait, mais ce qu’il hait. Mais dès que tu hais en toi ce que tu as fait, ce que Dieu hait, et qu’il n’a point fait, tu as pour toi de la sévérité, et Dieu de la miséricorde : il t’épargnera, parce que tu ne t’es pas épargné. Depuis que tu te vois du même oeil que Dieu, que tu prends plaisir dans sa loi, que tu condamnes en toi ce que la loi condamne, que tu ne vois en toi qu’avec déplaisir ce qui déplaît aux yeux de Dieu, vois combien tu es juste en cela : toutefois, depuis que tu es tombé, tu as fait ce qui déplaît à Dieu, la fragilité de tes humaines faiblesses te porte à le faire encore, tu es encore sous le poids de l’infirmité de la chair, tu gémis en ton âme d’y ressentir une révolte, et sous ce rapport tu es inique et pécheur.


  1. Ps. L, 18. ↩

  2. Id. 19. ↩

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