15.
Comment se peut-il, diras-tu, que je sois en partie juste, et en partie pécheur? Que dis-tu là ? Nous serions embarrassés, nous croirions être en contradiction, si l’autorité de saint Paul ne nous soutenait. Ecoute ce mot de l’Apôtre, afin de ne plus m’accuser en me comprenant mal: « Je me plais », dit-il, « dans la loi de Dieu selon l’homme intérieur1 ». Voilà un juste. Car n’est-ce pas être juste que se plaire dans la loi de Dieu? Mais dès lors, de quelle manière sera-t-il pécheur? « Je vois dans mes membres une autre loi qui résiste à la loi de l’esprit, et qui m’enchaîne sous la loi du péché2 ». Je dois encore me combattre moi-même, et je ne suis pas dans une entière conformité avec l’image de mon Créateur ; je commence à me rétablir, et ces traits que j’ai réformés rue font haïr ce qu’il y a de difforme en moi-même. Et tant que je suis ainsi, que puis-je espérer? « Malheureux homme que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort? La grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur ». La grâce de Dieu, qui a commencé à retailler en toi quelques traits, la grâce de Dieu répand sa douceur, afin que chez toi l’homme intérieur se plaise dans la loi de Dieu ;ce qui a déjà commencé de te guérir achèvera sa tâche. Gémis, pendant que tu sens tes plaies, corrige-toi et sois odieux pour toi-même.