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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXLII.

16.

« Délivrez-moi de mes ennemis, ô mon Dieu, je me réfugie en vous1 ». Jadis je vous ai fui, maintenant je me réfugie en vous. Adam s’enfuit de devant la face du Seigneur, et se cacha dans les bosquets du paradis2, en sorte qu’on peut lui appliquer cette parole de Job « Comme le serviteur qui fuit son maître, et qui recherche les ombres3 ». Il s’enfuit donc de devant la face du Seigneur, et chercha les ombres puisqu’il s’enfuit dans les obscurs bosquets du paradis. Malheur à lui s’il demeure dans cette ombre et s’il fait dire un jour « Tout a passé comme une ombre4. Délivrez-moi de mes «ennemis ». Dans ces ennemis je ne vois point des hommes. « Car nous n’avons pas à combattre contre la chair et le sang ». Contre qui dès lors? « Contre les princes et les puissances qui dirigent ce monde ». Quel monde? Non point les cieux et la terre, puisqu’ils ne sauraient gouverner ce qu’ils n’ont point fait. « Qui gouvernent le monde ». Quel monde alors? « Ces ténèbres5 ». Quelles ténèbres? Les méchants. « Vous étiez autrefois ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur6 ». C’est donc contre les princes du monde, de ces ténèbres, contre les princes des méchants, que vous avez à combattre; guerre bien nouvelle7, d’avoir à vaincre un ennemi qu’on ne voit point ! contre les princes du monde, les princes de ces ténèbres, c’est-à-dire contre le diable et ses anges, et non contre les princes de ce monde dont il est dit: « Et le monde a été fait par lui8»; mais de cet autre dont il est écrit: « Et le monde ne l’a point connu. Délivrez-moi de mes ennemis, ô mon Dieu, parce que j’ai cherché en vous un refuge». «De mes ennemis», non de Judas, mais de celui qui remplit le coeur de Judas. Je vois l’un et je le souffre , j’attaque l’autre sans le voir. Judas prit le morceau de pain, et Satan entra dans son coeur9, afin que cet autre David souffrît persécution de la part de son fils. Combien n’est-il pas de Judas que remplit Satan, et qui dès lors ne reçoivent le pain sacré que pour leur condamnation? « Quiconque en effet mange et boit indignement, mange et boit sa propre condamnation10 ». Ce que l’on offre n’est point mauvais, mais on offre au méchant un bien qui fera sa condamnation. Le bien suprême ne saurait profiter à quiconque le reçoit mal. Donc, «délivrez-moi de mes ennemis, parce que j’ai cherché un refuge vers vous ». Où fuir en effet? « Comment éviter votre esprit? Si je monte vers le ciel, vous y êtes; si je descends dans l’abîme, vous y êtes aussi». Quelle ressource encore? « Si je prends des ailes comme la colombe, et que je m’envole jusqu’aux confins des mers »; pour habiter par l’espérance à la fin des siècles : « c’est là que me conduit votre main, là que me fait arriver votre droite11. Délivrez-moi de mes ennemis, Seigneur, parce que c’est en vous que je cherche un asile ».


  1. Id. CXLII, 9.  ↩

  2. Gen. III, 8.  ↩

  3. Job, VII, 2, suiv. les Septante.  ↩

  4. Sag. V, 9.  ↩

  5. Ephés. VI, 12. ↩

  6. Id. V, 8. ↩

  7. Id. VI, 14. ↩

  8. Jean, I, 10  ↩

  9. Id. XIII, 27. ↩

  10. I Cor. XI, 29. ↩

  11. Ps. CXXXVIII, 7-10.  ↩

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