12.
« Le Seigneur est bon pour tous, et sa bonté s’étend sur toutes ses oeuvres1». Pourquoi donc une damnation? Pourquoi des châtiments ? Ceux qu’il damne, ceux qu’il châtie, ne sont-ils pas son ouvrage? Ils le sont sans doute. Veux-tu comprendre que « sa bonté s’étend sur toutes ses oeuvres ? » Elle est la source de cette clémence « qui fait luire son soleil sur les bons et sur les méchants2». N’est-ce pas épancher sa miséricorde sur ses créatures, que faire pleuvoir sur les justes et sur les injustes? N’est-ce point là épancher sa miséricorde sur toutes ses oeuvres? Attendre avec longanimité le pécheur, en disant: «Convertissez-vous à moi, et je me retournerai vers vous3 », n’est-ce pas épancher sa miséricorde sur toutes ses oeuvres? Mais dire : « Allez, maudits, au feu éternel, préparé pour de diable et pour ses anges4», ce n’est plus la miséricorde, c’est la sévérité, Il y a donc miséricorde pour ses oeuvres, et sévérité, non plus pour ses oeuvres, mais pour les tiennes. Enfin si tu viens à retrancher tes oeuvres mauvaises, de manière qu’il n’y ait en toi que son oeuvre, sa miséricorde ne t’abandonnera point; mais si tu ne quittes point tes oeuvres mauvaises, Dieu déploiera sa sévérité contre tes oeuvres, non contre les siennes.