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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXLVIII.

3.

« Louez le Seigneur du haut des cieux1». Il semble que le Prophète a trouvé dans le ciel des créatures qui ne chantent point le Seigneur, et qu’il les engage à se lever pour le bénir. Et toutefois, le ciel n’a jamais interrompu ses louanges en l’honneur du Créateur, la terre n’a jamais cessé de le bénir. Il est néanmoins des créatures qui ont un esprit capable de louer Dieu, et le louent dans cet amour qui fait que Dieu leur plaît. Car nul n’a de louanges que pour l’objet de ses complaisances. Il en est aussi d’autres qui n’ont point cet esprit dc vie, cette intelligence capable de louer Dieu, mais qui sont bonnes en elles-mêmes, parfaitement placées à leur rang, et contribuent ainsi à la beauté de cet univers que le Seigneur a créé. Sans doute par elles-mêmes elles n’ont pour louer Dieu ni la voix, ni le coeur; mais pour l’homme intelligent qui les considère, elles deviennent un sujet de louer Dieu, et par cela même qu’elles sont un sujet de louanges en l’honneur de Dieu, elles-mêmes louent Dieu en quelque manière. Ainsi, par exemple, au ciel tout ce qui a l’esprit de vie, tout ce qui jouit d’une pure intelligence, pour contempler le Seigneur, et l’aimer sans fatigue, tous ces esprits louent le Seigneur. Sur la terre, les hommes louent le Seigneur, eux qui ont reçu de lui l’intelligence pour discerner le bien et le mal, pour connaître la créature et le Créateur, la pensée pour méditer ses oeuvres, les discerner, s’y complaire et les chanter. Telle est la puissance des hommes; mais les animaux peuvent-ils rien de semblable? S’ils avaient une intelligence comme la nôtre, Dieu ne nous dirait point : « Gardez-vous de ressembler au cheval et au mulet qui n’ont point d’intelligence2 ». Or, nous exhorter à n’être point sans intelligence comme les animaux, c’est nous montrer qu’il en a pourvu l’homme, afin que celui-ci loue le Seigneur. Les arbres ont-ils cette vie sensitive que nous voyons chez les animaux? Car les bêtes, quoique dépourvues de ce discernement intérieur, de cette âme intelligente et raisonnable, et dès lors impuissantes à louer Dieu à la manière de l’homme, ont néanmoins cette vie extérieure que nous connaissons tous, et qui leur fait désirer la nourriture, choisir ce qui heur est utile, repousser ce qui leur est nuisible. ils ont les sens pour discerner ce qui est corporel, la vue pour les couleurs, l’ouïe pour la voix, le nez pour l’odeur, le goût pour les saveurs, le mouvement pour ce qui leur plaît ou leur déplaît. Voilà ce que nous comprenons, ce que nous avons sous les yeux. Elles n’ont ni la raison, ni l’intelligence ; mais elles ont un corps animé, une vie visible, vie que n’ont point les arbres, et néanmoins toutes les créatures louent le Seigneur. Comment louent-elles le Seigneur? C’est qu’en les voyant, nous nous reportons au suprême ouvrier qui les a créées, et de là vient en nous la louange de Dieu; or, quand on loue Dieu en considérant toutes les créatures, toutes les créatures louent Dieu. C’est donc par le ciel que commence le Prophète; toutes les créatures louent Dieu, et il leur dit : « Louez Dieu». Pourquoi dire « louez Dieu », puisque toutes le louent en effet? Parce qu’il prend plaisir à ces louanges, et qu’il fait ses délices d’y joindre en quelque sorte son encouragement. De même lorsque tu arrives près de gens qui travaillent avec allégresse, soit à la vigne, soit à la moisson, ou à d’autres travaux des champs, leur travail a pour toi des charmes, et tu leur dis : Courage ! travaillez ! non pour les engager à commencer dans ce moment, mais parce que c’est pour toi un plaisir de les trouver au travail, tu y joins tes félicitations, ton encouragement. Dire, en effet: travaillez, encourager un travailleur, c’est en quelque sorte travailler avec lui. C’est donc pour nous exhorter que le Prophète, rempli de l’Esprit-Saint, nous dit ce qui suit.


  1. Ps. CXLVII, 1.  ↩

  2. Ps. XXXI, 9. ↩

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