1.
Louons Dieu, mes frères, et par la voix, et par l’intelligence, et par les bonnes actions; et d’après l’exhortation du psaume, chantons-lui un cantique nouveau. Car c’est ainsi qu’il commence: « Chantez au Seigneur un nouveau cantique1». Le vieux cantique est celui du vieil homme, le nouveau cantique, celui de l’homme nouveau. Au vieux Testament le vieux cantique; au nouveau Testament le nouveau cantique; comme au vieux Testament les promesses temporelles et terrestres. Quiconque aime les choses d’ici-bas, aime le vieux cantique; pour chanter le cantique nouveau, il faut aimer les choses de l’éternité. Quant à l’amour lui-même, il est nouveau et néanmoins éternel; dès lors qu’il ne vieillit point, il est toujours nouveau. A le bien considérer, il est ancien, et dès lors comment peut-il être nouveau ? Quoi donc, mes frères, la vie éternelle a-t-elle commencé tout récemment? La vie éternelle, c’est le Christ, et, comme Dieu, le Christ n’a point commencé; car, « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu; voilà ce qui était en Dieu au commencement. Tout a été fait par lui, et sans lui rien n’a été fait2 ». Si les choses faites var lui sont anciennes, que peut être celui qui les a faites ? Que peut-il être, sinon éternel et coéternel au Père ? Mais nous qui sommes tombés dans le péché, nous tombons aussi dans la vieillesse. Car c’est nous qui parlons dans ce même psaume, où il est dit avec gémissement : « J’ai vieilli au milieu de mes ennemis3 ». L’homme est vieilli par le péché, il est rajeuni par la grâce. Qu’ils chantent dès lors un cantique nouveau, ceux qui sont renouvelés dans le Christ, commençant ainsi d’appartenir à la vie éternelle.