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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CL.

1.

Bien que Dieu ne m’ait point encore fait la grâce de me révéler tous les grands mystères que me paraît contenir l’ordre des psaumes; bien que la faiblesse de mon esprit n’en ait point pénétré toute la profondeur; néanmoins, comme ils sont renfermés dans le nombre de cent cinquante, ce nombre nous insinue quelque mystère que je voudrais vous exposer sans témérité et selon qu’il plaira à Dieu de me secourir. D’abord le nombre quinze est multiple de cent cinquante (car dans l’ordre des unités, il est le même que cent cinquante dans l’ordre des dizaines, puisque quinze multiplié par dix donne cent cinquante : le même que mille cinq cents dans l’ordre des centaines, ou quinze multiplié par cent; le même que quinze mille dans l’ordre des mille, ou quinze multiplié par mille), le nombre de quinze nous marque donc l’accord des deux Testaments. Dans l’un, en effet, l’on observe le sabbat au jour du repos1; dans l’autre, le dimanche, qui signifie jour de résurrection. Or, le sabbat est le septième jour; le dimanche qui vient après le septième jour, que peut-il être sinon le huitième, et en même temps le premier? On l’appelle aussi le premier jour du sabbat2, de manière à compter ensuite le second, le troisième, et ainsi de suite jusqu’au septième qui est le sabbat. Mais à partir du dimanche, jusqu’au dimanche, nous nous trouvons au huitième jour, auquel fut révélé ce Nouveau Testament qui était caché dans l‘Ancien, sous les promesses terrestres. Or, sept et huit font quinze. Tel est le nombre des psaumes appelés Cantiques des degrés, parce que tel était le nombre des degrés du temple. Le nombre de cinquante renferme aussi en lui-même un grand mystère, puisqu’il se compose d’une semaine de semaines, auxquelles on ajoute l’unité qui serait comme le huitième et formerait cinquante; sept fois sept font en effet quarante-neuf, et nous avons cinquante en y ajoutant l’unité. Or, ce nombre de cinquante a une signification tellement mystérieuse, q ne ce fut le cinquantième jour après la résurrection du Christ, que le Saint-Esprit descendit sur les disciples assemblés en son nom3. De plus, l’Esprit- Saint est désigné par le nombre sept dans les Ecritures, soit dans Isaïe, soit dans l’Apocalypse, où nous trouvons clairement les sept esprits de Dieu, à cause des sept opérations de ce même Esprit. Le prophète lsaïe nous parle ainsi de ces sept opérations « L’Esprit de Dieu se reposera sur lui; Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, Esprit de crainte du Seigneur4 ». Et pat cette crainte, il faut entendre la crainte chaste, qui demeure dans le siècle des siècles5, Quant à la crainte servile, elle est bannie par la charité parfaite6 : celle-ci nous affranchit de manière que nous ne fassions point de ces oeuvres serviles que proscrit le sabbat. Or, la charité est répandue dans nos coeurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné7 . C’est donc l’Esprit-Saint que désigne le nombre sept.

Mais le Seigneur a lui-même divisé le nombre cinquante en quarante et en dix8; puisque c’est le quarantième jour après sa résurrection qu’il monta au ciel9, puis dix jours après qu’il envoya le Saint-Esprit, désignant ainsi par le nombre quarante son passage en cette vie temporelle. Le nombre quatre est en effet le nombre qui prévaut dans quarante; or, il y a quatre parties dans le monde comme dans l’année, et en y ajoutant dix comme le denier qui doit récompenser les oeuvres de la loi, nous trouvons la figure de l’éternité. En multipliant cinquante par trois, et pour ainsi dire par la trinité, nous arrivons à cent cinquante, nombre qui n’est point sans raison celui de nos psaumes. Dans ce nombre de poissons pris dans les filets des Apôtres après la résurrection, l’Evangile ajoute le nombre de trois à celui de cent cinquante10, pour nous montrer, ce semble, en combien de portions nous devons partager ce nombre de manière à trouver trois fois cinquante. On pourrait néanmoins trouver dans ce nombre une raison plus subtile et plus agréable, c’est-à-dire que si nous décomposons dix-sept, de manière que tom les nombres depuis un jusqu’à dix-sept soient additionnés ensemble, nous arrivons encore à ce nombre de cent cinquante trois. Or, le nombre dix désigne la loi, et celui de sept désigne la grâce; puisque la loi n’est accomplie que par la charité répandue dans nos coeurs par ce même Esprit que représente le nombre sept.


  1. Exod. XX, 10.  ↩

  2. Marc, XVI, 2.  ↩

  3. Act, II, 1 4.  ↩

  4. Isaï. XI, 2,3.  ↩

  5. Ps. XVII, 10.  ↩

  6. I Jean, IV, 18. ↩

  7. Rom. V, 5. ↩

  8. Act. II, 3.  ↩

  9. Id. 1.  ↩

  10. Jean, XXI, 11.  ↩

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