7.
« Louez-le sur le tambour et au son des chœurs1 ». Nous louons Dieu sur le tambour quand notre chair heureusement changée ne ressent plus rien de la faiblesse et de la corruption de la terre. On prend en effet pour le tambour une peau desséchée et durcie. Louer Dieu en choeur, c’est le bénir dans une société paisible. « Louez-le sur les cordes et sur l’orgue ». Comme nous l’avons dit plus haut, le psaltérion et la harpe sont des instruments à cordes. Quant à l’orgue, c’est le nom générique de tous les instruments de musique; bien que d’ordinaire on désigne plus particulièrement ainsi des instruments à soufflets, ce que je ne crois pas que l’on ait voulu indiquer ici. Car le mot organum désignant en général tous les instruments à soufflets, est un mot grec, et les Grecs avaient un autre nom pour ces instruments. Les appeler du nom d’orgues est donc une exigence latine, une exigence de la coutume. Cette expression dès lors : « sur les cordes et sur l’orgue», semble désigner un instrument pourvu de cordes. Or, ce n’est pas seulement le psaltérion et la harpe qui sont pourvus de cordes; nais de même que le psaltérion et ta harpe, qui résonnent soit d’en haut soit d’en bas, nous ont fait découvrir quelque mystère analogue à cette différence, de même nous devons chercher quelque analogie dans ces cordes qui nous désignent la chair, et la chair délivrée de la corruption. Peut-être le Prophète y joint-il ce mot d’orgue, non pour que chacune des cordes rende un son particulier, mais pour que la diversité des sons y produise la plus suave harmonie, comme il arrive dans l’orgue. Car les saints de Dieu auront même alors des différences entre eux, nais des différences harmonieuses, et non discordantes, c’est-à-dire des différences qui s’accordent sans se heurter aucunement; de même que des sons différents, mais non discordants, forment une heureuse harmonie. « Une étoile diffère en clarté d’une autre étoile; ainsi en sera-t-il à la résurrection des morts2 ».