4.
« Des pervers s’approchaient pour dévorer ma chair, mes ennemis, mes persécuteurs ont chancelé, et sont tombés 1». Qu’ai-je donc à redouter? Qui serait à craindre pour moi? Qui me ferait peur, et pourquoi trembler ? Voilà que mon persécuteur chancelle et tombe. Et pourquoi me persécuter ? « Pour dévorer ma chair ». Qu’est-ce que ma chair? Mes affections charnelles. Qu’ils sévissent donc avec fureur en me persécutant, rien de moi ne peut mourir, que ce qui est mortel. Il y a chez moi quelque chose que la persécution ne saurait atteindre, c’est le sanctuaire qu’habite mon Dieu. Que mes ennemis mangent ma chair ; une fois ma chair consumée, je serai tout esprit, l’homme spirituel. Et même le Seigneur m’a promis un salut si complet, que cette chair mortelle, qui semble être pour un temps la proie de mes persécuteurs, ne périra pas éternellement, et que les membres doivent espérer pour eux-mêmes cette résurrection qu’ils ont admirée dans leur chef. Que peut craindre mon âme, quand le Seigneur y habite ? Que pourra craindre ma chair, quand ce corps corruptible sera revêtu d’incorruptibilité? Voulez-vous voir comment ces persécuteurs, qui dévorent notre chair, ne sont cependant point à craindre pour elle ? « Il est semé un corps animal, il ressuscitera un corps spirituel » .Quelle ne doit donc pas être la confiance de celui qui comprend: « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, que puis-je craindre ? Il protège ma vie, qui me ferait peur? » Un prince est environné de ses gardes et ne craint rien; un mortel gardé par d’autres mortels est plein d’assurance, et quand ce mortel sera gardé par le Dieu immortel, il craindra et tremblera?
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Ps. XXVI, 4. ↩