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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XXXVI.
DEUXIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME XXXVI.

8.

« Leur héritage sera éternel1 ». Nous le voyons par la foi. Mais, pour le Seigneur, est-ce par la foi ? Il le voit d’une manière si évidente que nous ne pouvons l’exprimer, fussions-nous à l’état des anges. Alors même, ce qui nous sera manifesté n’aura point pour nous cette évidence qui éclate aux yeux de celui qui est immuable. Et néanmoins, qu’est-il dit de nous? « Mes bien-aimés, nous sommes maintenant les enfants de Dieu, mais ce que nous serons un jour ne paraît point encore; nous savons que quand il viendra dans sa gloire, nous serons semblables à lui, puisque nous le verrons tel qu’il est2 ». Il nous est donc réservé je ne sais quel spectacle bien doux; et si la pensée peut s’en faire une ébauche comme en énigme et au moyen d’un miroir, on ne peut toutefois exprimer aucunement la supériorité de cette douceur que Dieu réserve à ceux qui le craignent, qu’il accorde à « ceux qui espèrent en lui3 ». C’est à cette joie ineffable que nos coeurs se préparent, au milieu des tribulations et des épreuves de cette vie. Ne vous étonnez donc pas de subir en cette vie une laborieuse préparation, puisque l’on vous réserve à quelque chose de si grand. De là ce mot d’un juste fortifié : « Les souffrances de cette vie n’ont aucune proportion avec cette gloire de l’avenir qui doit éclater en nous4 ». Quelle sera un jour notre gloire, sinon d’être les égaux des anges et de voir Dieu? Quel avantage ne fait pas à un aveugle celui qui lui guérit les yeux et le rend capable de voir la lumière? Après sa guérison, il ne trouve rien d’assez digne pour remercier celui qui l’a guéri. Quel que soit le don de la reconnaissance , comment égalerait-il le bienfait ? Qu’il donne ce qu’il voudra, de l’or, de l’or entassé; l’autre lui a donné la lumière. Pour bien comprendre qu ses dons ne sont rien, qu’il essaie dans lu ténèbres de voir ce qu’il donne. Et nous, que donner à ce médecin qui guérit les yeux de notre âme et nous fait voir une lumière éternelle qui est lui-même? Que lui donnerons-nous? Cherchons bien, afin de trouver, s’il est possible; et, dans l’impuissance de nos recherches, crions avec le Prophète: « Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu’il m’a faits? » Et qu’a-t-il trouvé à rendre ? « Je prendrai le calice du salut et j’invoquerai le nom du Seigneur5 » . — « Pouvez-vous», dit le Seigneur, « boire le calice que je boirai moi-même6 ? » puis à saint Pierre : « M’aimez-vous? Paissez mes brebis7 » ; pour lesquelles cet apôtre boira le calice du Seigneur. « Le Seigneur fortifie les justes. Le Seigneur connaît les voies des hommes purs, et leur héritage durera toute l’éternité ».


  1. Ps. XXXVI, 18. ↩

  2. I Jean, III, 2. ↩

  3. Ps. XXX, 20. ↩

  4. Rom. VIII, 18. ↩

  5. Ps. CXV, 12, 13.  ↩

  6. Matt. XX. 22.  ↩

  7. Jean, XXI, 17.  ↩

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