27.
« Ne m’abandonnez pas, Seigneur Dieu, ne vous éloignez pas de moi1 ».
Disons ces paroles en lui-même, disons-les par lui; car il intercède pour nous2; disons : « Ne m’abandonnez pas, Seigneur mon Dieu». Il avait dit pourtant : « O Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné3? » Et voilà qu’il dit : « O Dieu, ne vous éloignez pas de moi ». Si Dieu ne s’est point retiré du corps, s’est-il donc retiré du chef ? De qui est donc cette prière, sinon du premier homme? Or, pour nous montrer qu’il a tiré d’Adam une véritable chair, il s’écrie : « O Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné? » Car Dieu ne l’avait point délaissé. S’il ne t’abandonne point pourvu que tu croies en lui, ce seul Dieu Père, Fils et Saint-Esprit pourrait-il abandonner le Christ? Mais alors, il avait personnifié en lui-même le premier homme. Nous savons, d’après l’Apôtre, « que notre vieil homme a été cloué à la croix avec lui4»; et nous n’aurions pu nous dépouiller de cette vétusté, si le Christ n’eût été crucifié en sa faiblesse. Car il est venu sur la terre pour nous renouveler en lui; et le désir de le posséder, l’imitation de ses douleurs nous font entrer dans ce renouvellement. Donc, la voix de son infirmité était notre voix disait : « O Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné? » De là encore cette autre parole : « Le rugissement de mes péchés5 ». Comme s’il disait : C’est au nom du pécheur que je vous tiens ce langage: « Seigneur, ne vous éloignez pas de moi ».