11.
« J’ai annoncé vos merveilles, je les ai prêchées : ils se sont multipliés à l’infini. Vous n’avez voulu ni sacrifice ni offrande1 ». Ce sont là les merveilles de Dieu, les desseins de Dieu à qui nul n’est égal; il veut détourner de sa vaine curiosité cet amateur des spectacles, et lui faire chercher avec nous des spectacles plus saints, plus avantageux, qui donnent la vraie joie à ceux qui les trouvent; et telle sera cette joie qu’il n’aura plus à craindre l’échec de celui qu’il aimera; il aime un cocher, et il supportera les huées, si ce cocher est vaincu; que ce cocher soit vainqueur, voici un manteau. Pour le misérable qui vient l’acclamer? Non, le vêtement est pour le vainqueur, les huées pour celui qui applaudissait le vaincu. Pourquoi donc partager la confusion d’un homme dont tu ne partages point le manteau? Il en est bien autrement dans nos spectacles. « Il est vrai », dit saint Paul, «que tous partent » dans votre lice, dans vos spectacles; « mais un seul reçoit le prix2 »; les autres sont vaincus et s’en vont Ils ont persévéré à courir; mais un seul ayant reçu le prix, il n’y a plus rien pour les autres qui ont également travaillé. Notre course est bien différente. Tous ceux qui prennent part à la course et persévèrent à courir, emportent le prix : le premier arrivé attend pour recevoir sa couronne avec les autres. Notre arène est en effet l’oeuvre de la charité, non de la cupidité : tous ceux qui courent sont unis par la charité, et cette charité même la course.