10.
Que la pensée du sein d'une femme n'ébranle pas non plus notre foi et ne nous fasse pas rejeter l'incarnation de Notre-Seigneur, parce que des hommes impurs la jugent impure. « Car ce qui est folie en Dieu est plus sage que les hommes 1, » et: « Tout est pur pour ceux qui sont purs 2, » a dit l'Apôtre avec la plus grande vérité. Ceux qui pensent ainsi n'ont qu'à regarder les rayons de ce soleil qu'ils ne se contentent pas d'admirer comme une créature de Dieu, mais qu'ils adorent comme Dieu 3 ; ils les verront pénétrer de part en part les cloaques fétides et tout ce qu'il y a de plus horrible, y exercer leur action naturelle, sans en contracter la moindre souillure, bien qu'il y ait naturellement moins de distance entre une lumière visible et des ordures. A combien plus forte raison le Verbe de Dieu, incorporel, invisible, a-t-il pu n'être pas souillé par un corps de femme, où il a pris la chair de l'homme, avec une âme et un esprit, au moyen desquels la majesté du Verbe est venue habiter àune plus grande distance de la fragilité du corps humain? D'où il résulte clairement que le Verbe de Dieu a pu n'être en aucune façon souillé par un corps humain, dont l'âme humaine elle-même n'était point souillée. Car l'âme n'est souillée par le corps que quand elle convoite ses biens mortels, et non quand elle le dirige et le vivifie. Si ces hérétiques voulaient éviter de souiller la leur, ils auraient en horreur ces mensonges et ces sacrilèges.