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Works Augustine of Hippo (354-430) Méthode pour enseigner aux catéchumènes les éléments du Christianisme
Premier partie
Chapitres 11-15

CHAPITRE XI.

DEUXIÈME CAUSE D’ENNUI: MOYEN D’Y REMÉDIER.

  1. Aimerions-nous mieux lire ou entendre des discours travaillés avec soin, plus éloquents que les nôtres, et par suite, ne pouvons-nous sans une certaine répugnance courir les hasards de l’improvisation? Si notre langage, conforme au fond à la vérité, offre à l’auditeur quelques mots qui le blessent, nous avons une ressource commode: c’est de lui apprendre à dédaigner un défaut de netteté ou d’élégance dans les termes, quand ils sont assez clairs pour rendre la pensée. Si au contraire la faiblesse humaine nous égare loin de la vérité, quoiqu’on ne soit guère exposé à ce péril sur le sentier battu qu’il faut suivre pour instruire les catéchumènes; ne manquons pas de prévenir l’impression fâcheuse que pourrait en concevoir l’auditeur; n’attribuons notre méprise qu’à la volonté de Dieu, qui nous a mis à l’épreuve pour voir si nous saurions reconnaître notre erreur avec calme, et pour nous empêcher d’être entraînés dans une erreur plus dangereuse, en faisant notre apologie. Si notre méprise n’a point été relevée, si elle a échappé à l’auditeur et à nous-mêmes, il faut y être insensible à condition de l’éviter à l’avenir. Il arrive assez souvent que, quand notre souvenir se reporte sur nos discours, nous y découvrons quelque erreur, sans pouvoir nous dire quelle impression elle a faite sur les esprits; la douleur est encore plus vive pour un coeur embrasé par la charité, quand il sent qu’une pensée fausse a été accueillie avec plaisir. Dans ce cas, cherchons l’occasion favorable de dissiper peu à peu chez les autres l’erreur que nous nous sommes secrètement reprochée à nous-mêmes: c’est notre parole, et non celle de Dieu, qui a égaré leur esprit. Si quelques méchants, aveuglés par une jalousie insensée, « semeurs de discordes, détracteurs, ennemis de Dieu», triomphent de nos méprises, voyons dans leur joie une occasion d’exercer notre patience et notre charité, « parce que la bonté divine veut aussi les conduire à la pénitence » : car qu’y a-t-il de plus affreux, « de plus capable d’amasser sur nous un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu1», que de triompher, à l’exemple pernicieux de Satan, du mal d’autrui ? Parfois encore nôs discours, quoique d’une justesse irréprochable, présentent certaines vérités qui, faute d’être comprises, on parce qu’elles combattent des opinions et des préjugés invétérés, ont un caractère de nouveauté qui déconcerte et choque l’auditeur. S’il nous laisse voir son impression et qu’il consente à se laisser guérir, prodiguons pour l’éclairer les témoignages et les raisonnements; s’il cache son déplaisir et son impression, Dieu lui ouvrira peut-être les yeux: mais s’il regimbe, et qu’il méprise nos avis, cherchons notre consolation dans l’exemple du Seigneur qui, voyant les hommes trouver ses paroles choquantes et étranges, s’adressa aux disciples fidèles et leur dit : « Et vous, ne voulez-vous point aussi me quitter2? » Nous devons nous attacher à ce principe solide, indestructible, qu’à la fin des siècles la Jérusalem captive sera affranchie du joug de la Babylone terrestre, et qu’aucun de ses enfants ne périra ; et en effet, tous ceux qui périront ne seront pas ses enfants : car « le fondement que Dieu a posé demeure ferme, tant cette parole pour sceau : Dieu connaît ceux qui lui appartiennent, et tous ceux qui invoquent le nom du Seigneur doivent s’éloigner de l’iniquité3».

Convaincus de ces vérités, invoquant sans cesse au fond de notre coeur le nom de Jésus-Christ, nous cesserons de calculer avec crainte l’effet que nos discours peuvent produire sur des esprits ondoyants et divers; que dis-je? nous supporterons avec joie les désagréments attachés à ce ministre de charité, si nous le remplissons sans avoir la gloire humaine en vue: car le caractère des oeuvres véritablement bonnes, c’est de sortir de la charité et d’y rentrer comme dans leur principe et leur foyer. Quant aux lectures qui nous ravissent, aux discours éloquents que nous voudrions entendre et dont l’inimitable perfection, par les efforts mêmes que nous faisons pour la reproduire, communique à nos paroles une froide monotonie, nous y trouverons un délassement à nos travaux, et notre joie intérieure en doublera le prix nous prierons Dieu avec une confiance nouvelle de nous faire entendre le langage que nous rêvons, en consentant aveu joie à servir, selon nos forces, d’organe à sa parole; c’est ainsi que « tout sert au bien de ceux qui aiment Dieu4».


  1. Rom. I, 30; II, 4, 5. ↩

  2. Jean, VI, 68. ↩

  3. II Tim. II, 19. ↩

  4. Rom. VIII, 28. ↩

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De catechizandis rudibus Compare
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Méthode pour enseigner aux catéchumènes les éléments du Christianisme
On the Catechising of the Uninstructed Compare
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On the Catechising of the Uninstructed - Introductory Notice

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