12.
Bien que la question ait été examinée et examinée des deux côtés, il ne faut cependant pas se presser de donner la décision, mais prêter une oreille attentive à ceux qui prétendent qu'il n'est pas de mal qu'on ne doive commettre pour en éviter un plus grand, et que l'homme est responsable, non-seulement de ce qu'il fait, ruais de tout ce qu'il laisse faire avec son consentement. Si un chrétien a pu être autorisé à offrir de l'encens aux idoles, pour éviter un attentat à sa pudeur dont un persécuteur le menaçait en cas de refus, les partisans de cette opinion se croient en droit de demander pourquoi on n'éviterait pas ce même déshonneur au prix d'un mensonge? Selon eux, le consentement qui ferait que l'on aimerait mieux subir cet outrage que d'offrir de l'encens aux idoles, ne serait pas chose passive, mais un acte ; et pour éviter cet acte, on a mieux aimé sacrifier aux idoles. Combien plus volontiers aurait-on menti,si un mensonge avait pu épargner un si affreux déshonneur à un corps sanctifié?