27.
Ainsi nous lisons dans l'Evangile « Quelqu'un te frappe sur une joue, présente lui encore l'autre1 ». Or nous ne trouverons nulle part un plus puissant, un plus parfait modèle de patience que le Seigneur lui-même. Eh bien ! ayant reçu un soufflet, il ne dit pas: Voici l'autre joue: mais: «Si j'ai mal parlé, rends témoignage du mal: mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu2? » Par où il fait voir que c'est dans le coeur que doit être la disposition à tendre l'autre joue. Et Paul l'apôtre le savait bien : car, souffleté en présence du pontife, il ne dit pas: Frappe encore l'autre joue; mais: « Dieu te frappera, muraille blanchie; tu sièges pour me juger selon la loi, et, contre la loi, tu ordonnes de me frapper3 » ; voyant, d'un coup d'oeil pénétrant, que le sacerdoce des Juifs n'avait plus qu'un lustre extérieur, qu'au fond il était déshonoré par de sales convoitises ; en prononçant ces mots, il prévoyait en esprit que la vengeance du Seigneur allait y mettre fin; et cependant il avait le coeur disposé, non-seulement à recevoir des soufflets, mais à endurer toutes sortes de tourments pour la vérité, sans rien perdre de sa tendre affection pour ses persécuteurs.