Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput I: De his, quae primo uolumine disputata sunt.
De ciuitate dei dicere exorsus prius respondendum putaui eius inimicis, qui terrena gaudia consectantes rebusque fugacibus inhiantes, quidquid in eis triste misericordia potius admonentis dei quam punientis seueritate patiuntur, religioni increpitant Christianae, quae una est salubris et uera religio. et quoniam, cum sit in eis etiam uulgus indoctum, uelut doctorum auctoritate in odium nostrum grauius inritantur, existimantibus inperitis ea, quae suis temporibus insolite acciderint, per alia retro tempora accidere non solere, eorumque opinionem etiam his, qui eam falsam esse nouerunt, ut aduersum nos iusta murmura habere uideantur, suae scientiae dissimulatione firmantibus: de libris, quos auctores eorum ad cognoscendam praeteritorum temporum historiam memoriae mandauerunt, longe aliter esse quam putant demonstrandum fuit et simul docendum deos falsos, quos uel palam colebant uel occulte adhuc colunt, eos esse inmundissimos spiritus et malignissimos ac fallacissimos daemones, usque adeo, ut aut ueris aut fictis etiam, suis tamen criminibus delectentur, quae sibi celebrari per sua festa uoluerunt, ut a perpetrandis damnabilibus factis humana reuocari non possit infirmitas, dum ad haec imitanda uelut diuina praebetur auctoritas. haec non ex nostra coniectura probauimus, sed partim ex recenti memoria, quia et ipsi uidimus talia ac talibus numinibus exhiberi, partim ex litteris eorum, qui non tamquam in contumeliam, sed tamquam in honorem deorum suorum ista conscripta posteris reliquerunt, ita ut uir doctissimus apud eos Varro et grauissimae auctoritatis, cum rerum humanarum atque diuinarum dispertitos faceret libros, alios humanis, alios diuinis pro sua cuiusque rei dignitate distribuens non saltem in rebus humanis, sed in rebus diuinis ludos scaenicos poneret, cum utique, si tantummodo boni et honesti homines in ciuitate essent, nec in rebus humanis ludi scaenici esse debuissent. quod profecto non auctoritate sua fecit, sed quoniam eos Romae natus et educatus in diuinis rebus inuenit. et quoniam in fine primi libri, quae deinceps dicenda essent, breuiter posuimus et ex his quaedam in duobus consequentibus diximus, expectationi legentium quae restant reddenda cognoscimus.
Übersetzung
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La cité de dieu
CHAPITRE PREMIER.
RÉCAPITULATION DES LIVRES PRÉCÉDENTS.
En commençant cet ouvrage de la Cité de Dieu, il m’a paru à propos de répondre d’abord à ses ennemis, lesquels, épris des biens de la terre et passionnés pour des objets qui passent, attribuent à la religion chrétienne, la seule salutaire et véritable, tout ce qui traverse la jouissance de leurs plaisirs, bien que les maux dont la main de Dieu les frappe soient bien plutôt un avertissement de sa miséricorde qu’un châtiment de sa justice. Et comme il y a parmi eux une foule ignorante qui se laisse animer contre nous par l’autorité des savants et se persuade que les malheurs de notre temps sont sans exemple dans les siècles passés (illusion grossière dont les habiles ne sont pas dupes, mais qu’ils entretiennent soigneusement pour alimenter les murmures du vulgaire), j’ai dû, en conséquence, faire voir par les historiens mêmes des gentils que les choses se sont passées tout autrement. Il a fallu aussi montrer que ces faux dieux qu’ils adoraient autrefois publiquement et qu’ils adorent encore aujourd’hui en secret, ne sont que des esprits immondes, des démons artificieux et pervers au point de se complaire dans des crimes qui, véritables ou supposés, n’en sont toujours pas moins leurs crimes, puisqu’ils en ont exigé la représentation dans leurs fêtes, afin que les hommes naturellement faibles ne pussent se défendre d’imiter ces scandales, les voyant autorisés par l’exemple des dieux. Nos preuves à cet égard ne reposent pas sur de simples conjectures, mais eu partie sur ce qui s’est passé de notre temps, ayant vu nous-mêmes célébrer ces jeux, et en partie sur les livres de nos adversaires, qui ont transmis les crimes des dieux à la postérité, non pour leur faire injure, mais dans l’intention de les honorer. Ainsi Varron, ce personnage si docte et dont l’autorité est si grande parmi les païens, traitant des choses humaines et des choses divines qu’il sépare en deux classes distinctes et distribue selon l’ordre de leur importance, Varron met les jeux scéniques au rang des choses divines, tandis qu’on ne devrait seulement pas les placer au rang des choses humaines dans une société qui ne serait composée que d’honnêtes gens. Et ce n’est pas de son autorité privée que Varron fait cette classification; mais, étant Romain, il s’est conformé aux préjugés de son éducation et à l’usage. Maintenant, comme à la fin du livre premier, j’ai annoncé en quelques mots les questions que j’avais à résoudre, il suffit de se souvenir de ce que j’ai dit dans le second livre et dans le troisième pour savoir ce qu’il me reste à traiter.