Edition
ausblenden
De civitate Dei (CCSL)
Caput XII: De corporibus sanctorum post resurrectionem, quae sic spiritalia erunt, ut non in spiritum caro uertatur.
Corpora ergo iustorum, quae in resurrectione futura sunt, neque ullo ligno indigebunt, quo fiat ut nullo morbo uel senectute inueterata moriantur, neque ullis aliis corporalibus alimentis, quibus esuriendi ac sitiendi qualiscumque molestia deuitetur; quoniam certo et omni modo inuiolabili munere inmortalitatis induentur, ut nonnisi uelint, possibilitate, non necessitate uescantur. quod angeli quoque uisibiliter et tractabiliter apparentes, non quia indigebant, sed quia uolebant et poterant, ut hominibus congruerent sui ministerii quadam humanitate, fecerunt. neque enim in phantasmate angelos edisse credendum est, quando eos homines hospitio susceperunt, quamuis utrum angeli essent ignorantibus simili nobis indigentia uesci uiderentur. unde est quod ait angelus in libro Tobiae: uidebatis me manducare, sed uisu uestro uidebatis; id est necessitate reficiendi corporis, sicut uos facitis, me cibum sumere putabatis. sed si forte de angelis aliud credibilius disputari potest, certe fides Christiana de ipso saluatore non dubitat, quod etiam post resurrectionem, iam quidem in spiritali carne, sed tamen uera, cibum ac potum cum discipulis sumpsit. non enim potestas, sed egestas edendi ac bibendi talibus corporibus auferetur. unde et spiritalia erunt, non quia corpora esse desistent, sed quia spiritu uiuificante subsistent.
Übersetzung
ausblenden
La cité de dieu
CHAPITRE XXII.
LES CORPS DES SAINTS SERONT SPIRITUELS APRÈS LA RÉSURRECTION, MAIS D’UNE TELLE FAÇON POURTANT QUE LA CHAIR NE SERA PAS CONVERTIR EN ESPRIT.
Les corps des saints après la résurrection n’auront plus besoin d’aucun arbre pour les empêcher de mourir de vieillesse ou de maladie, ni d’autres aliments corporels pour les garantir de la faim ou de la soif, parce qu’ils seront revêtus d’une immortalité glorieuse, en sorte que si les élus mangent, ce sera parce qu’ils le voudront, et non par nécessité. C’est ainsi que nous voyons que les anges ont quelquefois mangé avec les hommes, non qu’ils en eussent besoin, mais par complaisance et-pour se proportionner à eux. Et il ne faut pas croire que les anges n’aient mangé qu’en apparence, quand les hommes les ont reçus chez eux1 sans les connaître et persuadés qu’ils mangeaient comme nous par besoin; car ces mots de l’ange à Tobie: « Vous m’avez vu manger, mais vous ne l’avez vu « qu’avec vos yeux2 », signifient: Vous croyez que je mangeais comme vous par besoin. — Que si toutefois il est permis d’entendre ce passage autrement et d’adopter une autre opinion peut-être plus vraisemblable, au moins la foi nous oblige-t-elle de croire que Jésus-Christ, après la résurrection, a réellement mangé avec ses disciples3, bien qu’il eût déjà une chair spirituelle. Ce n’est donc que le besoin, et non le pouvoir de boire et manger, qui sera ôté aux corps spirituels, et ils ne seront pas spirituels, parce qu’ils cesseront d’être corps-, mais parce qu’ils seront animés d’un esprit vivifiant.