Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput XXVIII: De commutatione nominum Abrahae et Sarrae, qui cum ob unius sterilitatem, ob utriusque autem senectutem generare non possent, munus fecunditatis indepti sunt.
Facta igitur promissione tam magna tamque dilucida ad Abraham, cui euidentissime dictum est: patrem multarum gentium posui te; et augeam te ualde ualde et ponam te in gentes, et reges ex te exibunt. et dabo tibi ex Sarra filium, et benedicam illum, et erit in nationes, et reges gentium ex eo erunt - quam promissionem nunc in Christo cernimus reddi - , ex illo deinceps illi coniuges non uocantur in scripturis, sicut antea uocabantur, Abram et Sara, sed sicut eos nos ab initio uocauimus, quoniam sic iam uocantur ab omnibus, Abraham et Sarra. cur autem mutatum sit nomen Abrahae, reddita est ratio: quia patrem, inquit, multarum gentium posui te. hoc ergo significare intellegendum est Abraham; Abram uero, quod ante uocabatur, interpretatur pater excelsus. de nomine autem mutato Sarrae non est reddita ratio; sed, sicut aiunt, qui scripserunt interpretationes nominum Hebraeorum, quae his sacris litteris continentur, Sara interpretatur princeps mea, Sarra autem uirtus. unde scriptum est in epistula ad Hebraeos: fide et ipsa Sarra uirtutem accepit ad emissionem seminis. ambo enim seniores erant, sicut scriptura testatur; sed illa etiam sterilis et cruore menstruo iam destituta, propter quod iam parere non posset, etiam si sterilis non fuisset. porro si femina ita sit prouectioris aetatis, ut ei solita mulierum adhuc fluant, de iuuene parere potest, de seniore non potest; quamuis adhuc possit ille senior, sed de adulescentula gignere, sicut Abraham post mortem Sarrae de Cettura potuit, quia uiuidam eius inuenit aetatem. hoc ergo est, quod mirum commendat apostolus, et ad hoc dicit Abrahae iam fuisse corpus emortuum, quoniam non ex omni femina, cui adhuc esset aliquod pariendi tempus extremum, generare ipse in illa aetate adhuc posset. ad aliquid enim emortuum corpus intellegere debemus, non ad omnia. nam si ad omnia, non iam senectus uiui, sed cadauer est mortui. quamuis etiam sic solui soleat ista quaestio, quod de Cettura postea genuit Abraham, quia donum gignendi, quod a domino accepit, etiam post obitum mansit uxoris. sed propterea mihi uidetur illa, quam secuti sumus, huius quaestionis solutio praeferenda, quia centenarius quidem senex, sed temporis nostri, de nulla potest femina gignere; non tunc, quando adhuc tam diu uiuebant, ut centum anni nondum facerent hominem decrepitae senectutis.
Übersetzung
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La cité de dieu
CHAPITRE XXVIII.
DU CHANGEMENT DE NOM D’ABRAHAM ET DE SARRA, LESQUELS N’ÉTAIENT POINT EN ÉTAT, CELLE-CI ACAUSE DE SA STÉRILITÉ, TOUS DEUX A CAUSE DE LEUR AGE, D’AVOIR DES ENFANTS, QUAND ILS EURENT ISAAC.
Lors donc qu’Abraham eut reçu de Dieu cette promesse: « Je vous ai rendu père de peuples nombreux, et je veux accroître votre puissance et vous élever sur les nations; et des rois sortiront de vous, et je vous donnerai de Sarra un fils que je bénirai, et il sera le père de plusieurs nations, et des rois sortiront de lui »; magnifique promesse que nous voyons maintenant accomplie en Jésus-Christ, Abraham et sa femme changèrent de nom, et l’Ecriture ne les appelle plus Abram ni Sara, mais Abraham et Sarra. Elle rend raison de ce changement de nom à l’égard d’Abraham: « Car, dit le Seigneur, je vous ai établi père de plusieurs nations». C’est le sens du mot Abraham; pour Abram, qui était son premier nom, il signifie illustre père. L’Ecriture ne rend point raison du changement de nom de Sarra, mais les traducteurs hébreux disent que Sara signifie ma princesse, et Sarra, vertu; d’où vient cette parole de l’épître aux Hébreux: « C’est aussi par la foi que Sarra reçut la vertu de concevoir1 ». Or, ils étaient tous deux fort âgés, ainsi que l’Ecriture le témoigne, et Sarra, qui d’ailleurs était stérile, n’avait plus ses mois, de sorte que, n’eût-elle pas été stérile, elle eût été incapable de concevoir. Une femme, quoique âgée, si elle a encore ses mois, peut avoir des enfants, mais d’un jeune homme, et non d’un vieillard; et de même un vieillard peut en avoir d’une jeune femme, comme Abraham, après la mort de sa femme, en eut de Céthura, parce qu’il rencontra en elle la fleur de la jeunesse. C’est pourquoi l’Apôtre regarde comme un grand miracle2 que le corps d’Abraham étant mort, il n’ait pas laissé d’engendrer. Entendez par là que son corps était impuissant pour toute femme arrivée à l’âge de Sarra. Car il n’était mort qu’à cet égard; autrement c’eût été un cadavre. Il y a une autre solution de cette difficulté : on dit qu’Abraham eut des enfants de Céthura, parce que Dieu lui conserva, après la mort de Sarra, le don de fécondité qu’il avait accordé : mais l’explication que j’ai suivie me semble meilleure; car s’il est vrai qu’à cette heure un vieillard de cent ans soit hors d’état d’engendrer, il n’en était pas de même alors que les hommes vivaient plus longtemps.