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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De Civitate Dei

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De civitate Dei (CCSL)

Caput III: An consequens sit, ut corporeum dolorem sequatur carnis interitus.

Sed nullum est, inquiunt, corpus, quod dolere possit nec possit mori. et hoc unde scimus? nam de corporibus quis certus est daemonum, utrum in eis doleant, quando se adfligi magnis cruciatibus confitentur? quodsi respondetur terrenum corpus solidum scilicet atque conspicuum nullum esse, atque ut uno potius nomine id explicem, nullam esse carnem, quae dolere possit morique non possit, quid aliud dicitur, nisi quod sensu corporis homines et experientia collegerunt? nullam namque carnem nisi mortalem sciunt; et haec est eorum tota ratio, ut, quod experti non sunt, nequaquam esse posse arbitrentur. nam cuius rationis est dolorem facere mortis argumentum, cum uitae potius sit indicium? etsi enim quaerimus, utrum semper possit uiuere, certum tamen est uiuere omne quod dolet doloremque omnem nisi in re uiuente esse non posse. necesse est ergo ut uiuat dolens, non est necesse ut occidat dolor, quia nec corpora ista mortalia et utique moritura omnis dolor occidit, et ut dolor aliquis possit occidere, illa causa est, quoniam sic est anima conexa huic corpori, ut summis doloribus cedat atque discedat; quoniam et ipsa conpago membrorum atque uitalium sic infirma est, ut eam uim, quae magnum uel summum dolorem facit, non ualeat sustinere. tunc autem tali corpori anima et eo conectetur modo, ut illud uinculum, sicut nulla temporis longitudine soluetur, ita nullo dolore rumpatur. proinde etiamsi caro nunc talis nulla est, quae sensum doloris perpeti possit mortem que non possit, erit tamen tunc talis caro, qualis nunc non est, sicut talis erit et mors qualis nunc non est. non enim nulla, sed sempiterna mors erit, quando nec uiuere anima poterit deum non habendo nec doloribus corporis carere moriendo. prima mors animam nolentem pellit e corpore, secunda mors animam nolentem tenet in corpore; ab utraque morte communiter id habetur, ut quod non uult anima de suo corpore patiatur. adtendunt autem isti contradictores nullam esse nunc carnem, quae dolorem pati possit mortemque non possit, et non adtendunt esse tamen aliquid tale quod corpore maius sit. ipse quippe animus, cuius praesentia corpus uiuit et regitur, et dolorem pati potest et mori non potest. ecce inuenta res est, quae, cum sensum doloris habeat, inmortalis est. hoc igitur erit tunc etiam in corporibus damnatorum, quod nunc esse scimus in animis omnium. si autem consideremus diligentius, dolor, qui dicitur corporis, magis ad animam pertinet. animae est enim dolere, non corporis, etiam quando ei dolendi causa exsistit a corpore, cum in eo loco dolet, ubi laeditur corpus. sicut ergo dicimus corpora sentientia et corpora uiuentia, cum ab anima sit corpori sensus et uita, ita corpora dicimus et dolentia, cum dolor corpori nisi ab anima esse non possit. dolet itaque anima cum corpore in eo loco eius, ubi aliquid contingit ut doleat; dolet et sola, quamuis sit in corpore, cum aliqua causa etiam inuisibili tristis est ipsa corpore incolumi; dolet etiam non in corpore constituta; nam utique dolebat diues ille apud inferos, quando dicebat: crucior in hac flamma. corpus autem nec exanime dolet nec animatum sine anima dolet. si ergo a dolore argumentum recte sumeretur ad mortem, ut ideo mors possit accidere, quia potuit accidere et dolor, magis ad animam pertineret mori, ad quam magis pertinet et dolere. cum uero illa, quae magis dolere potest, non possit mori, quid momenti adfert cur illa corpora, quoniam futura sunt in doloribus, ideo etiam moritura esse credamus? dixerunt quidem Platonici ex terrenis corporibus moribundisque membris esse animae et metuere et cupere et dolere atque gaudere; unde Vergilius: hinc, inquit - id est ex moribundis terreni corporis membris - metuunt cupiunt que, dolent gaudent que. sed conuicimus eos in duodecimo huius operis libro, habere animas secundum ipsos ab omni etiam corporis labe purgatas diram cupiditatem, qua rursus incipiunt in corpora uelle reuerti. ubi autem potest esse cupiditas, profecto etiam dolor potest. frustrata quippe cupiditas, siue non perueniendo quo tendebat, siue amittendo quo peruenerat, uertitur in dolorem. quapropter si anima, quae uel sola uel maxime dolet, habet tamen quandam pro suo modo inmortalitatem suam, non ideo mori poterunt illa corpora, quia dolebunt. postremo si corpora faciunt, ut animae doleant, cur eis dolorem possunt, mortem uero inferre non possunt, nisi quia non est consequens, ut mortem faciat quod dolorem facit? cur ergo incredibile est ita ignes illis corporibus dolorem posse inferre, non mortem, sicut ipsa corpora dolere animas faciunt, quas tamen non ideo mori cogunt? non est igitur necessarium futurae mortis argumentum dolor.

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La cité de dieu

CHAPITRE III.

LA SOUFFRANCE CORPORELLE N’ABOUTIT PAS NÉCESSAIREMENT À LA DISSOLUTION DES CORPS.

Mais, disent-ils, il n’y a point de corps qui puisse souffrir sans pouvoir mourir1. Qu’en savent-ils ? Car qui peut assurer que les démons ne souffrent pas en leur corps, quand ils avouent eux-mêmes qu’ils sont extrêmement tourmentés? Que si l’on réplique qu’il n’y a point du moins de corps solide ou palpable, en un mot, qu’il n’y a point de chair qui puisse souffrir sans pouvoir mourir, il est vrai que l’expérience favorise cette assertion, car nous ne connaissons point de chair qui ne soit mortelle; mais à quoi se réduit l’argumentation de nos adversaires ? à prétendre que ce qu’ils n’ont point expérimenté est impossible. Cependant, si l’on prend les choses en elles-mêmes, comment la douleur serait-elle une présomption de mort, puisqu’elle est plutôt une marque de vie? Car l’on peut demander si ce qui souffre peut toujours vivre; mais il est certain que tout ce qui souffre vit, et que la douleur ne se peut trouver qu’en ce qui a vie. Il est donc nécessaire que celui qui souffre vive; et il n’est pas nécessaire que la douleur donne la mort, puisque toute douleur ne tue pas même nos corps, qui sont mortels et doivent mourir. Or, ce qui fait que la douleur tue en ce monde, c’est que l’âme est unie au corps de manière à ne pas résister aux grandes douleurs; elle se retire donc, parce que la liaison des membres est si délicate que l’âme ne peut soutenir l’effort des douleurs aigües. Mais, dans l’autre monde, l’âme sera tellement jointe au corps et le corps sera tel que cette union ne pourra être dissoute par aucun écoulement de temps, ni par quelque douleur que ce soit. Il est donc vrai qu’il n’y a point maintenant de chair qui puisse souffrir sans pouvoir mourir; mais la chair ne sera pas alors telle qu’elle est, comme aussi la mort sera bien différente de celle que nous connaissons. Car il y aura bien toujours une mort, mais elle sera éternelle, parce que l’âme ne pourra, ni vivre étant séparée de Dieu, ni être délivrée par la mort des douleurs du corps. La première mort chasse l’âme du corps, malgré elle, et la seconde l’y retient malgré elle. L’une et l’autre néanmoins ont cela de commun que le corps fait souffrir à l’âme ce qu’elle ne veut pas.

Nos adversaires ont soin de remarquer qu’il n’y a point maintenant de chair qui puisse souffrir sans pouvoir mourir; et ils ne prennent pas garde qu’il en arrive tout autrement dans une nature bien plus noble que la chair. Car l’esprit, qui par sa présence fait vivre et gouverne le corps, peut souffrir et ne pas mourir. Voilà un être qui a le sentiment de la douleur et qui est immortel. Or, ce que nous voyons maintenant se produire dans l’âme de chacun des hommes se produira alors dans le corps de tous les damnés. D’ailleurs, si nous voulons y regarder de plus près, nous trouvons que la douleur, qu’on appelle corporelle, appartient moins au corps qu’à l’âme; car c’est l’âme qui souffre et non le corps, lors même que la douleur vient du corps, comme, par exemple, quand l’âme souffre à l’endroit où le corps est blessé. Et de même que nous disons que les corps sentent et vivent, quoique le sentiment et la vie du corps viennent de l’âme, de même nous disons que les corps souffrent, quoique la douleur du corps soit originairement dans l’âme. L’âme donc souffre avec le corps à l’endroit du corps où il se passe quelque chose qui la fait souffrir; mais elle souffre seule aussi, bien qu’elle soit dans le corps, quand, par exemple, c’est une cause invisible qui l’afflige, le corps étant sain. Elle souffre même quelquefois hors du corps. Car le mauvais riche souffrait dans les enfers, quand il disait: «Je suis torturé dans cette flamme2», Au contraire, le corps ne souffre point sans être animé, et du moment qu’il est animé, il ne souffre point sans avoir une âme, Si donc de la douleur à la mort, la conséquence était bonne, ce serait plutôt à l’âme de mourir, puisque c’est elle principalement qui souffre. Or, souffrant plus que le Corps, elle ne peut mourir; comment donc conclure que les corps des damnés mourront, de ce qu’ils doivent être dans les souffrances? Les Platoniciens ont cru que c’est de nos corps terrestres et de nos membres moribonds que les passions tirent leur origine : « Et de là, dit Virgile3, nos craintes et nos désirs, nos douleurs et nos joies». Mais nous avons établi, au quatorzième livre de cet ouvrage4, que, du propre aveu des Platoniciens, les âmes, même purifiées de toute souillure, gardent un désir étrange de retourner dans des corps5. Or, il est certain que ce qui est capable de désir est aussi capable de douleur, puisque le désir se tourne en douleur, lorsqu’il est frustré de son attente ou qu’il perd le bien qu’il avait acquis. Si donc l’âme ne laisse pas d’être immortelle, quoique ce soit elle qui souffre seule dans l’homme, ou du moins qui souffre le plus, il ne s’ensuit pas, de ce que les corps des damnés souffriront, qu’ils puissent mourir. Enfin, si les corps sont cause que les âmes souffrent, pourquoi ne leur causent-ils pas la mort aussi bien que la douleur, sinon parce qu’il est faux de conclure que ce qui fait souffrir doit faire mourir. Il n’y a donc rien d’incroyable à ce que ce feu puisse causer de la douleur aux corps des damnés sans leur donner la mort, puisque nous voyons que les corps mêmes font souffrir les âmes sans les tuer. Evidemment, la douleur n’est pas une présomption nécessaire de la mort.


  1. Les adversaires du christianisme empruntaient cette thèse aux écoles de philosophie. Voyez Cicéron, De nat. Deor., lib. III, cap. 13. ↩

  2. Luc, XVI, 24.  ↩

  3. Enéide, livre VI, v. 733, ↩

  4. Aux chap. III, V et VI. ↩

  5. Enéide, livre VI, v. 720, 721. ↩

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