Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput IV: De sententia Varronis, qua utile esse dixit, ut se homines dis genitos mentiantur.
Dixerit aliquis: ita ne tu ista credis? ego uero ista non credo. nam et uir doctissimus eorum Varro falsa haec esse, quamuis non audacter neque fidenter, paene tamen fatetur. sed utile ciuitatibus esse dicit, ut se uiri fortes, etiamsi falsum sit, dis genitos esse credant, ut eo modo animus humanus uelut diuinae stirpis fiduciam gerens res magnas adgrediendas praesumat audacius, agat uehementius et ob hoc inpleat ipsa securitate felicius. quae Varronis sententia expressa, ut potui, meis uerbis cernis quam latum locum aperiat falsitati, ubi intellegamus plura iam sacra et quasi religiosa potuisse confingi, ubi putata sunt ciuibus etiam de ipsis dis prodesse mendacia.
Übersetzung
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La cité de dieu
CHAPITRE IV.
SENTIMENT DE VARRON SUR L’UTILITÉ DES MENSONGES QUI FONT NAÎTRE CERTAINS HOMMES DU SANG DES DIEUX.
Quelqu’un me dira: Est-ce que vous croyez à ces légendes? Non, vraiment, je n’y crois pas; et Varron même, le plus docte des Romains, n’est pas loin d’en reconnaître la fausseté, bien qu’il hésite à se prononcer nettement. Il dit que c’est une chose avantageuse à l’Etat que les hommes d’un grand coeur se croient du sang des dieux. Exaltée par le sentiment d’une origine si haute, l’âme conçoit avec plus d’audace de grands desseins, les exécute avec plus d’énergie et les conduit à leur terme avec plus de succès. Cette opinion de Varron, que j’exprime de mon mieux en d’autres ternies que les siens, vous voyez quelle large porte elle ouvre au mensonge, et il est aisé de comprendre qu’il a dû se fabriquer bien des faussetés touchant les choses religieuses, puisqu’on a jugé que le mensonge, même appliqué aux dieux, avait son utilité.