Übersetzung
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La cité de dieu
CHAPITRE XXX.
DE L’ENCHAÎNEMENT DES GUERRES NOMBREUSES ET CRUELLES QUI PRÉCÉDÈRENT L’AVÈNEMENT DE JÉSUS-CHRIST.
Quelle est donc l’effronterie des païens, quelle audace à eux, quelle déraison, ou plutôt quelle démence, de ne pas imputer leurs anciennes calamités à leurs dieux et d’imputer les nouvelles à Jésus-Christ! Ces guerres civiles, plus cruelles, de l’aveu de leurs propres historiens , que les guerres étrangères, et qui n’ont pas seulement agité, mais détruit la république, sont arrivées longtemps avant Jésus-Christ, et par un enchaînement de crimes, se rattachent de Marius et Sylla à Sertorius et Catilina, le premier proscrit et l’autre formé par Sylla. Vint ensuite la guerre de Lépide et de Catulus, dont l’un voulait abroger ce qu’avait fait Sylla et l’autre le maintenir; puis la lutte de Pompée et de César, celui-là partisan de Sylla qu’il égala ou surpassa même en puissance; celui-ci, qui ne put souffrir la grandeur de son rival et la voulut dépasser encore après l’avoir vaincu; puis enfin, nous arrivons à ce grand César, (68) qui fut depuis appelé Auguste, et sous l’empire duquel naquit le Christ. Or, Auguste, lui aussi, prit part à plusieurs guerres civiles où périrent beaucoup d’illustres personnages entre autres cet homme d’Etat si éloquent, Cicéron. Quant à Jules César, après avoir vaincu Pompée, et usé avec tant de modération de sa victoire, qu’il pardonna à ses adversaires et leur rendit leurs dignités, il fut poignardé dans le sénat par quelques patriciens, prétendus vengeurs de la liberté romaine, sous prétexte qu’il aspirait à la royauté. Après sa mort, un homme d’un caractère bien différent et tout perdu de vice, Marc-Antoine, affecta la même puissance, mais Cicéron lui résista vigoureusement, toujours au nom de ce fantôme de liberté. On vit alors s’élever cet autre César, fils adoptif de Jules, qui depuis, comme je l’ai dit, fat nommé Auguste. Cicéron le soutenait contre Antoine, espérant qu’il renverserait cet ennemi de la république et rendrait ensuite la liberté aux Romains. Chimère d’un esprit aveuglé et imprévoyant peu après, ce jeune homme, dont il avait caressé l’ambition, livra sa tête à Antoine comme un gage de réconciliation, et confisqua à son profit cette liberté de la république pour laquelle Cicéron avait fait tant de beaux discours.
Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput XXX: De conexione bellorum, quae aduentum Christi plurima et grauissima praecesserunt.
Qua igitur fronte quo corde, qua inpudentia qua insipientia uel potius amentia illa dis suis non inputant, et haec nostro inputant Christo? crudelia bella ciuilia, omnibus bellis hostilibus, auctoribus etiam eorum fatentibus, amariora, quibus illa respublica nec adflicta, sed omnino perdita iudicata est, longe ante aduentum Christi exorta sunt, et sceleratarum concatenatione causarum a bello Mariano atque Sullano ad bella Sertorii et Catilinae - quorum a Sulla fuerat ille proscriptus, ille nutritus - , inde ad Lepidi et Catuli bellum - quorum alter gesta Sullana rescindere, alter defendere cupiebat - , inde ad Pompei et Caesaris - quorum Pompeius sectator Sullae fuerat eiusque potentiam uel aequauerat uel iam etiam superauerat; Caesar autem Pompei potentiam non ferebat, sed quia non habebat, quam tamen illo uicto interfectoque transcendit - , hinc ad alium Caesarem, qui post Augustus appellatus est, peruenerunt, quo imperante natus est Christus. nam et ipse Augustus cum multis gessit bella ciuilia, et in eis etiam multi clarissimi uiri perierunt, inter quos et Cicero, ille disertus artifex reipublicae regendae. Pompei quippe uictorem Gaium Caesarem, qui uictoriam ciuilem clementer exercuit suisque aduersariis uitam dignitatemque donauit, tamquam regni adpetitorem quorundam nobilium coniuratio senatorum uelut pro reipublicae libertate in ipsa curia trucidauit. huius deinde potentiam multum moribus dispar uitiisque omnibus inquinatus atque corruptus adfectare uidebatur Antonius, cui uehementer pro eadem illa uelut patriae libertate Cicero resistebat. tunc emerserat mirabilis indolis adulescens ille alius Caesar, illius Gai Caesaris filius adoptiuus, qui, ut dixi, postea est appellatus Augustus. huic adulescenti Caesari, ut eius potentia contra Antonium nutriretur, Cicero fauebat, sperans eum depulsa et obpressa Antonii dominatione instauraturum reipublicae libertatem, usque adeo caecus atque inprouidus futurorum, ut ille ipse iuuenis, cuius dignitatem ac potestatem fouebat, et eundem Ciceronem occidendum Antonio quadam quasi concordiae pactione permitteret et ipsam libertatem reipublicae, pro qua multum ille clamauerat, dicioni propriae subiugaret.