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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De Civitate Dei

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La cité de dieu

CHAPITRE VI.

DE LA CAUSE DE LA FÉLICITÉ DES BONS ANGES ET DE LA MISÈRE DES MAUVAIS.

Ainsi la véritable cause de la béatitude des bons anges, c’est qu’ils s’attachent à celui qui est souverainement, et la véritable cause de la misère des mauvais anges, c’est qu’ils se sont détournés de cet Être souverain pour se tourner vers eux-mêmes. Ce vice n’est-il pas ce qu’on appelle orgueil? Or, « l’orgueil est le commencement de tout péché1 ». Ils n’ont pas voulu rapporter à Dieu leur grandeur; et lorsqu’il ne tenait qu’à eux d’agrandir leur être, en s’attachant à celui qui est souverainement, ils ont préféré ce qui a moins d’être, en se préférant à lui. Voilà la première défaillance et le premier vice de cette nature qui n’avait pas été créée pour posséder la perfection de l’être, et qui néanmoins pouvait être heureuse par la jouissance de l’Être souverain, tandis que sa désertion, sans la précipiter, il est vrai, dans le néant, l’a rendue moindre qu’elle n’était, et par conséquent misérable. Demandera-t-on la cause efficiente de cette mauvaise volonté? il n’y en a point. Rien ne fait la volonté mauvaise, puisque c’est elle qui fait ce qui est mauvais. La mauvaise volonté est donc la cause d’une mauvaise action ; mais rien n’est la cause de cette mauvaise volonté. En effet, si quelque chose en est la cause, cette chose a quelque volonté, ou elle n’en a point, et si elle aune volonté, elle l’a bonne ou mauvaise. Bonne, cela est impossible, car alors la bonne volonté serait cause du péché, ce qu’on ne peut avancer sans une absurdité monstrueuse. Mauvaise, je demande qui l’a faite; en d’autres termes, je demande la cause de la première volonté mauvaise, car cela ne peut pas aller à l’infini; en effet, une mauvaise volonté, née d’une autre mauvaise volonté, n’est pas quelque chose de premier, et il n’y a de première volonté mauvaise que celle qui n’est causée par aucune autre. Si on répond que cette première volonté mauvaise n’a pas de cause et qu’ainsi elle a toujours été, je demande si elle a été dans quelque nature. Si elle n’a été en aucune nature, elle n’a point été en effet, et si elle a été en quelque nature, elle la corrompait, elle lui était nuisible, elle la privait du bien; par conséquent la mauvaise volonté ne pouvait être dans une mauvaise nature; elle ne pouvait être que dans une nature bonne, et en même temps muable, qui pût être corrompue par le vice. Car si le vice ne l’eût pas corrompue, c’est qu’il n’y aurait pas eu de vice, et dès lors il n’y aurait pas eu non plus de mauvaise volonté. Si donc le vice l’a corrompue, ce n’a été qu’en ôtant ou diminuant le bien qui était en elle. Il n’est donc pas possible qu’il y ait eu éternellement une mauvaise volonté dans une chose où il y avait auparavant un bien naturel que cette mauvaise volonté a altéré en le corrompant. Si donc cette mauvaise volonté n’a pas été éternelle, je demande qui l’a faite. Tout ce qu’il reste à supposer, c’est que cette volonté ait été rendue mauvaise par une chose en qui il n’y avait point de volonté. Or, je demande si cette chose est supérieure, ou inférieure, ou égale. Supérieure, elle est meilleure -Comment, dès lors, n’a-t-elle aucune volonté? comment n’en a-t-elle pas une bonne? De même, si elle est égale, puisque tant que deux choses ont une bonne volonté, l’une n’en produit point de mauvaise dans l’autre. Il reste que le principe de la mauvaise volonté de la nature angélique, qui a péché la première, soit une chose inférieure à cette nature et privée elle-même de volonté. Mais cette chose, quelque inférieure qu’elle soit, quand ce ne serait que de la terre, le dernier et le pius bas des éléments, ne laisse pas, en sa qualité de nature et de substance, d’être bonne et d’avoir sa mesure et sa beauté dans son genre et dans son ordre. Comment donc une bonne chose peut-elle produire une mauvaise volonté? comment, je le répète, un bien peut-il être cause d’un mal? Lorsque la volonté quitte ce qui est au-dessus d’elle pour se tourner vers ce qui lui est inférieur, elle devient mauvaise, non parce que la chose vers laquelle elle se tourne est mauvaise, mais parce que c’est un mal que de s’y tourner. Ainsi ce n’est pas une chose inférieure qui a fait la volonté mauvaise, mais c’est la volonté même qui s’est rendue mauvaise en se portant irrégulièrement sur une chose inférieure. Que deux personnes également disposées de corps et d’esprit voient un beau corps, que l’une le regarde avec des yeux lascifs, tandis que l’autre conserve un coeur chaste, d’où vient que l’une a cette mauvaise volonté, et que l’autre ne l’a pas? Quelle est la cause de ce désordre? ce n’est pas la beauté du corps, puisque toutes deux l’ont vue également et que toutes deux n’en ont pas été également touchées; ce n’est point non plus la différente disposition du corps ou de l’esprit de ces deux personnes, puisque nous les supposons également disposées. Dirons-nous que l’une a été tentée par une secrète suggestion du malin esprit ? comme si ce n’était pas par sa volonté qu’elle a consenti à cette suggestion! C’est donc ce consentement de sa volonté dont nous recherchons la cause. Pour ôter toute difficulté, supposons que toutes deux soient tentées de même, que l’une cède à la tentation et que l’autre y résiste, que peut-on dire autre chose, sinon que l’une a voulu demeurer chaste et que l’autre ne l’a pas voulu? Et comment cela s’est-il fait, sinon par leur propre volonté, attendu que nous supposons la même disposition de corps et d’esprit en l’une et en l’autre? Toutes deux ont vu la même beauté, toutes deux ont été également tentées; qui a donc produit cette mauvaise volonté en l’une des deux? Certainement , si nous y regardons de près, nous trouverons que rien n’a pu la produire. Dirons-nous qu’elle-même l’a produite? mais qu’était-elle elle-même avant cette mauvaise volonté, si ce n’est une bonne nature, dont Dieu, qui est le bien immuable, est l’auteur? Comment, étant bonne avant cette mauvaise volonté, a-t-elle pu faire cette volonté mauvaise? Est-ce en tant que nature, ou en tant que nature tirée du néant ? Qu’on y prenne garde, on verra que c’est à ce dernier titre. Car si la nature était cause de la mauvaise volonté, ne serions-nous pas obligés de dire que le mal ne vient que du bien, et que c’est le bien qui est cause du mal? Or, comment se peut-il faire qu’une nature bonne, quoique muable, fasse quelque chose de mal, c’est-à-dire produise une mauvaise volonté, avant que d’avoir cette mauvaise volonté?


  1. Eccli. X, 15. ↩

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De civitate Dei (CCSL)

Caput VI: Quae causa sit beatitudinis angelorum bonorum et quae causa sit miseriae angelorum malorum.

Proinde causa beatitudinis angelorum bonorum ea uerissima reperitur, quod ei adhaerent qui summe est. cum uero causa miseriae malorum angelorum quaeritur, ea merito occurrit, quod ab illo, qui summe est, auersi ad se ipsos conuersi sunt, qui non summe sunt; et hoc uitium quid aliud quam superbia nuncupetur? initium quippe omnis peccati superbia. noluerunt ergo ad illum custodire fortitudinem suam, et qui magis essent, si ei qui summe est adhaererent, se illi praeferendo id quod minus est praetulerunt. hic primus defectus et prima inopia primumque uitium eius naturae, quae ita creata est, ut nec summe esset, et tamen ad beatitudinem habendam eo, qui summe est, frui posset, a quo auersa non quidem nulla, sed tamen minus esset atque ob hoc misera fieret. huius porro malae uoluntatis causa efficiens si quaeratur, nihil inuenitur. quid est enim quod facit uoluntatem malam, cum ipsa faciat opus malum? ac per hoc mala uoluntas efficiens est operis mali, malae autem uoluntatis efficiens nihil est. quoniam si res aliqua est, aut habet aut non habet aliquam uoluntatem; si habet, aut bonam profecto habet aut malam; si bonam, quis ita desipiat, ut dicat quod bona uoluntas faciat uoluntatem malam? erit enim, si ita est, bona uoluntas causa peccati, quo absurdius putari nihil potest. si autem res ista, quae putatur facere uoluntatem malam, ipsa quoque habet uoluntatem malam, etiam eam quae fecerit res consequenter interrogo, atque ita, ut sit aliquis inquirendi modus, causam primae malae uoluntatis inquiro. non est enim prima uoluntas mala, quam fecit uoluntas mala; sed illa prima est, quam nulla fecit. nam si praecessit a qua fieret, illa prior est, quae alteram fecit. si respondetur quod eam nulla res fecerit et ideo semper fuerit: quaero utrum in aliqua natura fuerit. si enim in nulla fuit, omnino non fuit; si autem in aliqua, uitiabat eam et corrumpebat eratque illi noxia ac per hoc bono priuabat. et ideo in mala natura uoluntas mala esse non poterat, sed in bona, mutabili tamen, cui uitium hoc posset nocere. si enim non nocuit, non utique uitium fuit, ac per hoc nec mala uoluntas fuisse dicenda est. porro si nocuit, bonum auferendo uel minuendo utique nocuit. non igitur esse potuit sempiterna uoluntas mala in ea re, in qua bonum naturale praecesserat, quod mala uoluntas nocendo posset adimere. si ergo non erat sempiterna, quis eam fecerit quaero. restat ut dicatur, quod ea res fecerit malam uoluntatem, in qua nulla uoluntas fuit. haec utrum superior sit, requiro, an inferior, an aequalis. sed superior utique melior; quomodo ergo nullius, ac non potius bonae uoluntatis? hoc idem profecto et aequalis. duo quippe quamdiu sunt pariter uoluntatis bonae, non facit alter in altero uoluntatem malam. relinquitur ut inferior res, cui nulla uoluntas est, fecerit angelicae naturae, quae prima peccauit, uoluntatem malam. sed etiam res ipsa quaecumque est inferior usque ad infimam terram, quoniam natura et essentia est, procul dubio bona est, habens modum et speciem suam in genere atque ordine suo. quomodo ergo res bona efficiens est uoluntatis malae? quomodo, inquam, bonum est causa mali? cum enim se uoluntas relicto superiore ad inferiora conuertit, efficitur mala, non quia malum est, quo se conuertit, sed quia peruersa est ipsa conuersio. idcirco non res inferior uoluntatem malam fecit, sed rem inferiorem praue atque inordinate, ipsa quia facta est, adpetiuit. si enim aliqui duo aequaliter affecti animo et corpore uideant unius corporis pulchritudinem, qua uisa unus eorum ad inlicite fruendum moueatur, alter in uoluntate pudica stabilis perseueret, quid putamus esse causae, ut in illo fiat, in illo non fiat uoluntas mala? quae illam res fecit in quo facta est? neque enim pulchritudo illa corporis; nam eam non fecit in ambobus, quandoquidem amborum non dispariliter occurrit aspectibus. an caro intuentis in causa est? cur non et illius? an uero animus? cur non utriusque? ambos enim et animo et corpore aequaliter affectos fuisse praediximus. an dicendum est alterum eorum occulta maligni spiritus suggestione tentatum, quasi non eidem suggestioni et qualicumque suasioni propria uoluntate consenserit? hanc igitur consensionem, hanc malam quam male suadenti adhibuit uoluntatem, quae in eo res fecerit, quaerimus. nam ut hoc quoque impedimentum ab ista quaestione tollatur, si eadem tentatione ambo tententur, et unus ei cedat atque consentiat, alter idem qui fuerat perseueret: quid aliud apparet, nisi unum noluisse, alterum uoluisse a castitate deficere? unde nisi propria uoluntate, ubi eadem fuerat in utroque corporis et animi affectio? amborum oculis pariter uisa est eadem pulchritudo, ambobus pariter institit occulta tentatio; propriam igitur in uno eorum uoluntatem malam res quae fecerit scire uolentibus, si bene intueantur, nihil occurrit. si enim dixerimus quod ipse eam fecerit, quid erat ipse ante uoluntatem malam nisi natura bona, cuius auctor deus, qui est inmutabile bonum? qui ergo dicit eum, qui consensit tentanti atque suadenti, cui non consensit alius, ad inlicite utendum pulchro corpore, quod uidendum ambobus pariter adfuit, cum ante illam uisionem ac tentationem similes ambo animo et corpore fuerint, ipsum sibi fecisse uoluntatem malam, qui utique bonus ante uoluntatem malam fuerit: quaerat cur eam fecerit, utrum quia natura est, an quia ex nihilo facta est, et inueniet uoluntatem malam non ex eo esse incipere quod natura est, sed ex eo quod de nihilo facta natura est. nam si natura causa est uoluntatis malae, quid aliud cogimur dicere, nisi a bono fieri malum et bonum esse causam mali, siquidem a natura bona fit uoluntas mala? quod unde fieri potest, ut natura bona, quamuis mutabilis, antequam habeat uoluntatem malam, faciat aliquid mali, hoc est ipsam uoluntatem malam?

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