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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De Civitate Dei

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La cité de dieu

CHAPITRE XXIII.

DES ORACLES QUE PORPHYRE RAPPORTE TOUCHANT JÉSUS-CHRIST.

Porphyre1, dans son ouvrage intitulé: La Philosophie des oracles (je me sers des expressions telles qu’elles ont été traduites du grec en latin2 ), Porphyre, dis-je, dans ce recueil de réponses prétendues divines sur des questions relatives à la philosophie, s’exprime ainsi: « Quelqu’un demandant à Apollon à quel Dieu il devait s’adresser pour retirer sa femme du christianisme, Apollon lui répondit: Il te serait peut-être plus aisé d’écrire sur l’eau, ou de voler dans l’air, que de guérir l’esprit blessé de ta femme. Laisse la donc dans sa ridicule erreur chanter d’une voix factice et lugubre un Dieu mort, condamné par des juges équitables, et livré publiquement à un supplice sanglant et ignominieux ». Après ces vers d’Apollon que nous traduisons librement en prose latine, Porphyre continue de la sorte : « Cet oracle fait bien voir combien la secte chrétienne est corrompue, puisqu’il est dit que les Juifs savent mieux que les chrétiens honorer Dieu ». Car c’est ainsi que ce philosophe, poussé par sa haine contre Jésus-Christ à préférer les Juifs aux chrétiens, explique ces paroles de l’oracle d’Apollon, que Jésus-Christ a été mis à mort par des juges équitables; comme s’ils l’avaient fait mourir justement! Je laisse la responsabilité de cet oracle à l’interprète menteur d’Apollon ou à Porphyre lui-même, qui peut-être l’a inventé; et nous aurons à voir plus tard comment ce philosophe s’accorde avec lui-même, ou accorde ensemble les oracles. Maintenant il nous dit que les Juifs, en véritables adorateurs de Dieu, ont condamné justement Jésus-Christ à une mort ignominieuse; mais ce Dieu des Juifs auquel Porphyre rend témoignage, pourquoi ne pas l’écouter quand il nous dit: « Celui qui sacrifiera à d’autres qu’au seul vrai Dieu sera exterminé3?» Voici, au surplus, d’autres aveux de Porphyre plus manifestes encore. Ecoutons-le glorifier la grandeur du roi des Juifs : « Apollon, dit-il, interrogé pour savoir ce qui vaut le mieux du Verbe, c’est-à-dire de la raison ou de la loi, a répondu en ces termes » (ici Porphyre cite des vers d’Apollon, parmi lesquels je choisis les suivants)

« Dieu est le principe générateur, le roi suprême, devant qui le ciel, la terre, la mer et les mystérieux abîmes de l’enfer tremblent, et les dieux mêmes sont saisis d’épouvante ; c’est le Père que les saints hébreux honorent très-pieusement4 ».

Voilà un oracle d’Apollon qui, selon Porphyre, reconnaît que le Dieu des Juifs est si grand qu’il épouvante les dieux mêmes. Or, puisque ce Dieu a dit que celui qui sacrifie aux dieux sera exterminé, je m’étonne que Porphyre n’ait pas aussi éprouvé quelque épouvante, et, dans ses sacrifices aux dieux, n’ait pas craint d’être exterminé.

Ce philosophe dit aussi du bien de Jésus-Christ, comme s’il avait oublié les paroles outrageantes que je viens de rapporter, ou comme si les dieux n’avaient mal parlé du Sauveur que pendant qu’ils étaient endormis, et, le connaissant mieux à leur réveil, lui eussent donné les louanges qu’il mérite. Il s’écrie comme s’il allait révéler une chose merveilleuse et incroyable : « Quelques-uns seront sans doute surpris de ce que je vais dire : c’est que les dieux ont déclaré que le Christ était un homme très-pieux, qu’il a été fait immortel, et qu’il leur a laissé un très-bon souvenir. Quant aux chrétiens, ils les déclarent impurs, chargés de souillures, enfoncés dans l’erreur, et les accablent de mille autres blasphèmes ». Porphyre rapporte ces blasphèmes comme autant d’oracles des dieux; puis il continue ainsi : « Hécate, consultée pour savoir si le Christ est un Dieu, a répondu : Quel est l’état d’une âme immortelle séparée du corps? vous le savez; et si elle s’est écartée de la sagesse, vous n’ignorez pas qu’elle est condamnée à errer toujours; celle dont vous me parlez est l’âme d’un homme excellent en piété; mais ceux qui l’honorent sont dans l’erreur ». — « Voilà donc, poursuit Porphyre, qui cherche à rattacher ses propres pensées à celles qu’il impute aux dieux, voilà l’oracle qui déclare le Christ un homme éminent en piété, et qui assure que son âme a reçu l’immortalité comme celle des autres justes, mais que c’est une erreur de l’adorer». — « Et comme quelques-uns, ajoute-t-il, demandaient à Hécate : Pourquoi donc a-t-il été condamné? La déesse répondit: Le corps est toujours exposé aux tourments, mais l’âme des justes a le ciel pour demeure. Celui dont vous me parlez a été une fatale occasion d’erreur pour toutes les âmes qui n’étaient pas appelées par les destins à recevoir les faveurs des dieux, ni à connaître Jupiter immortel. Aussi les dieux n’aiment point ces âmes fatalement déshéritées; mais lui, c’est un juste, admis au ciel en la compagnie des justes. Gardez-vous donc de blasphémer contre lui, et prenez pitié de la folie des hommes; car du Christ aux chrétiens, la pente est rapide5 ».

Qui est assez stupide pour ne pas voir, ou que ces oracles ont été supposés par cet homme artificieux, ennemi mortel des chrétiens, ou qu’ils ont été rendus par les démons avec une intention toute semblable, c’est-à-dire afin d’autoriser, par les louanges qu’ils donnent à Jésus-Christ, la réprobation qu’ils soulèvent contre les chrétiens, détournant ainsi les hommes de la voie du salut, où l’on n’entre que par le christianisme? Comme ils sont infiniment rusés, peu leur importe qu’on ajoute foi à leurs éloges de Jésus-Christ, pourvu que l’on croie aussi leurs calomnies contre ses disciples, et ils souffrent qu’on loue Jésus-Christ, à condition de n’être pas chrétien, et par conséquent de n’être pas délivré par le Christ de leur domination. Ajoutez qu’ils le louent de telle sorte que quiconque croira en lui sur leur rapport ne sera jamais vraiment chrétien, mais photinien6, et ne verra dans le Christ que l’homme et non Dieu ; ce qui l’empêchera d’être sauvé par sa médiation et de se dégager des filets de ces démons imposteurs. Pour nous, nous fermons également l’oreille à la censure d’Apollon et aux louanges d’Hécate. L’un veut que Jésus-Christ ait été justement condamné à mort par ses juges, et l’autre en parle comme d’un homme très-pieux, mais toujours un homme. Or, ils n’ont l’un et l’autre qu’un même dessein, celui d’empêcher les hommes de se faire chrétiens, seul moyen pourtant d’être délivré de leur tyrannie. Au surplus, que ce philosophe ou plutôt ceux qui ajoutent foi à ces prétendus oracles accordent, s’ils peuvent, Apollon et Hécate, et placent l’éloge ou la condamnation dans la bouche de tous deux; mais quand ils le pourraient faire, nous n’en aurions pas moins pour ces démons, soit qu’ils louent le Christ, soit qu’ils le blasphèment, la même répulsion. Et comment les païens, qui voient un dieu et une déesse se contredire sur Jésus-Christ, et Apollon blâmer ce qu’approuve Hécate, peuvent-ils, pour peu qu’ils soient raisonnables, ajouter foi aux calomnies de ces démons contre les chrétiens?

Au reste, quand Porphyre ou Hécate disent que Jésus-Christ a été une fatale occasion d’erreur pour les chrétiens, je leur demanderai s’il l’a été volontairement ou malgré lui. Si c’est volontairement, comment est-il juste? et si c’est malgré lui, comment est-il bienheureux? Mais écoutons Porphyre expliquant la cause de cette prétendue erreur: « Il y a, dit-il, en certain lieu, des esprits terrestres et imperceptibles soumis au pouvoir des mauvais démons. Les sages (les Hébreux, entre lesquels était ce Jésus, selon les oracles d’Apollon que je viens de rapporter, détournaient les personnes religieuses du culte de ces mauvais démons et de ces esprits inférieurs, et les portaient à adorer plutôt les dieux célestes et surtout Dieu le père. C’est aussi, ajoute-t-il, ce que les dieux mêmes commandent, et nous avons montré ci-dessus comment ils avertissent de reconnaître Dieu et veulent qu’on l’adore partout. Mais les ignorants et les impies, qui ne sont pas destinés à recevoir les faveurs des dieux, ni à connaître Jupiter immortel, ont rejeté toute sorte de dieux, pour embrasser le culte des mauvais démons. Il est vrai qu’ils feignent de servir Dieu, mais ils ne font rien de ce qu’il faut pour cela. Dieu, comme le père de toutes choses, n’a besoin de rien; et nous attirons ses grâces sur nous, lorsque nous l’honorons par la justice, par la chasteté et par les autres vertus, et que notre vie est une continuelle prière par l’imitation de ses perfections et la recherche de sa vérité. Cette recherche, dit-il, nous purifie, et l’imitation nous rapproche de lui ». Ici, j’en conviens, Porphyre parle dignement de Dieu le père et de l’innocence des moeurs, laquelle constitue principalement le culte qu’on lui rend. Aussi bien les livres des prophètes hébreux sont pleins de ces sortes de préceptes, soit qu’ils reprennent le vice, soit qu’ils louent la vertu. Mais Porphyre, quand il parle des chrétiens, ou se trompe, ou les calomnie autant qu’il plaît aux démons qu’il prend pour des dieux : comme s’il était bien malaisé de se souvenir des infamies qui se commettent dans les temples ou sur les théâtres en l’honneur des dieux, et de considérer ce qui se dit dans nos églises ou ce qu’on y offre au vrai Dieu, pour juger de quel côté est l’édification ou la ruine des moeurs. Et quel autre que l’esprit malin lui a dit ou inspiré ce mensonge ridicule et palpable, que les chrétiens révèrent plutôt qu’ils ne les haïssent ces démons que les Hébreux défendent d’adorer? Mais ce Dieu, que les sages des Hébreux ont adoré, défend aussi de sacrifier aux esprits célestes, aux anges et aux vertus que nous aimons et (445) honorons dans le pèlerinage de cette vie mortelle, comme nos concitoyens déjà bienheureux. Dans la loi qu’il a donnée à son peuple, il a fait entendre comme un coup de tonnerre cette terrible menace : « Celui qui sacrifiera aux dieux sera exterminé»; et de peur qu’on ne s’imaginât que cette défense ne regarde que les mauvais démons et ces esprits terrestres que Porphyre appelle esprits inférieurs, parce que l’Ecriture sainte les appelle aussi les dieux des Gentils, comme dans ce passage du psaume : « Tous les dieux des Gentils sont des démons7 », de peur qu’on ne crût que la défense de sacrifier aux démons n’emporte pas celle de sacrifier aux esprits célestes, ou au moins à quelques-uns d’entre eux, l’Ecriture ajoute ces mots : Si ce n’est au Seigneur seul, nisi Domino soli. Et quant à ceux qui, trompés par le mot soli, se figurent que Dieu est ici confondu avec le soleil, il suffit de jeter les yeux sur le texte grec pour dissiper leur erreur8.

Ainsi, ce Dieu à qui un si excellent philosophe rend un si excellent témoignage, a donné à son peuple, au peuple hébreu, une loi écrite en langue hébraïque, et cette loi, qui est connue par toute la terre, porte expressément que celui qui sacrifiera aux dieux et à d’autres qu’au Seigneur sera exterminé. Qu’est-il besoin d’aller chercher d’autres passages dans cette loi ou dans les Prophètes pour montrer que le Dieu véritable et souverain ne veut point qu’on sacrifie à d’autres qu’à lui? Voici un oracle court, mais terrible, sorti de la bouche de ce Dieu que les pi-us savants hommes du paganisme exaltent si fort: qu’on l’écoute, qu’on le craigne, qu’on y obéisse, de peur qu’on encoure la peine dont il menace : « Celui qui sacrifiera aux dieux et à d’autres qu’au Seigneur sera exterminé ». Ce n’est pas que Dieu ait besoin de rien qui soit à nous, mais c’est qu’il nous est avantageux d’être à lui. Il est écrit dans les saintes lettres des Hébreux : « J’ai dit au Seigneur : Vous êtes mon Dieu, parce que vous n’avez pas besoin de mes biens9 ». Or, nous-mêmes, c’est-à-dire sa Cité, nous sommes le plus noble et le plus excellent sacrifice qui lui puisse être offert; et tel est le mystère que nous célébrons dans nos oblations bien connues des fidèles, ainsi que nous l’avons dit aux livres précédents10. Les oracles du ciel ont déclaré hautement, par la bouche des Prophètes hébreux, que les sacrifices d’animaux que les Juifs offraient comme des figures de l’avenir cesseraient, et que les nations, du levant au couchant, n’offriraient qu’un seul sacrifice; ce que nous voyons maintenant accompli. Nous avons rapporté dans cet ouvrage quelques-uns de ces témoignages, autant que nous l’avons trouvé à propos. Concluons qu’où n’est point cette justice, qui fait qu’on n’obéit qu’au Dieu souverain et qu’on ne sacrifie qu’à lui seul, là certainement aussi n’est point une société fondée sur des droits reconnus et sur des intérêts communs; et par conséquent il n’y a point là non plus de peuple, si la définition qu’on en a donnée est la véritable. Il n’y a donc point enfin de république, puisque la chose du peuple ne saurait être où le peuple n’est pas.


  1. Sur Porphyre, voyez plue haut, livre X, ch. 9 et les notes. ↩

  2. Le titre grec est celui-ci: Peri tes ek logion philosophias . Cet ouvrage de Porphyre est perdu. Il est mentionné par Théodoret et par Eusèbe. Voyez la Praepar. Evang., livre IV, ch. 6 et 8. ↩

  3. Exod. XXII, 20. ↩

  4. Nous trouvons dans Lactance (De ira Dei, cap. 23) trois des vers grecs que saint Augustin vient de traduire. Les autres sont perdus, mais on en rencontre d’analogues dans Justin ( Serm. exhort. ad Gent.) ↩

  5. Ce passage de Porphyre se trouve à peu près reproduit dans Eusèbe (Demonstr. Evang., lib. III, cap. 6). ↩

  6. Sur l’hérésie de Photin, fort semblable à celle de Paul de Samosate, voyez le livre de saint Augustin De haer., haer. 41 et 45. ↩

  7. Ps. XLV, 5. ↩

  8. En effet, le texte des Septante porte : Ei me to Kurio mono.. ↩

  9. Ps. XV, 2. ↩

  10. Voyez plus haut, livre X, ch. 6 et ailleurs. ↩

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Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)

23. Die Bescheide, die die Götter nach Porphyrius über Christus gaben.

In seinem Buche nämlich, das er εκ λογίων φιλοσοφίας betitelt, worin er angebliche Götteraussprüche über philosophische Dinge anführt und zusammenstellt, sagt Porphyrius, um seine eigenen Worte hierher zu setzen nach der lateinischen Übersetzung der griechischen Urschrift: „Einem, der anfragte, welchen Gott er begütigen müsse, um seine Frau vom Christentum wieder abbringen zu können, erwiderte Apollo in Versen also.“ Es folgt nun der dem Apollo zugeschriebene Bescheid, der also lautet: „Vielleicht magst du eher auf Wasser schreiben mit eingedrückten Buchstaben oder leichtbeschwingt Band 28, S. 1202als Vogel durch die Luft fliegen, als daß du den Sinn der befleckten gottlosen Gemahlin änderst. Sie fahre fort, nach Belieben in ihrem leeren Wahn zu beharren und einen toten Gott klagend zu besingen, den ein richtig erkennendes Gericht verurteilt und ein schlimmer Tod in den schönsten Jahren, an das Eisen sich heftend, ums Leben gebracht hat.“ Auf diese Verse Apollos, die im Lateinischen in Prosa wiedergegeben sind, fährt Porphyrius fort: „Damit hat er die Unverbesserlichkeit der Gesinnung der Christen geoffenbart; denn wohl die Juden, nicht aber sie nehmen Gott an.“ Sieh da, hier stellt er unter Herabwürdigung Christi die Juden über die Christen und gesteht zugleich, daß die Juden Gott annehmen. Denn so hat er die Verse Apollos ausgelegt, in denen dieser sagt, Christus sei durch ein richtig erkennendes Gericht zum Tode verurteilt worden, als hätten die Richter ein gerechtes Urteil gefällt und wäre so Christus mit Recht gestraft worden. Was nun der verlogene Sprecher Apollos über Christus gesagt und Porphyrius geglaubt oder vielleicht auch selbst dem Sprecher in den Mund gelegt hat, ohne daß es dieser wirklich gesagt hätte, das mag auf sich beruhen1. Wir werden gleich sehen, wie er sich treu bleibt oder auch die Aussprüche miteinander in Übereinstimmung bringt; hier sei zunächst festgestellt, daß Porphyrius sagt, die Juden hätten als Verehrer Gottes recht über Christus gerichtet, wenn sie der Ansicht waren, er sei mit der schlimmsten Todesart zu martern. Also hätte er doch auf den Gott der Juden, für den er in solcher Weise eintritt, hören sollen, wenn er spricht2: „Wer Göttern opfert außer dem Herrn allein, soll ausgerottet werden.“ Aber gehen wir zu deutlicheren Geständnissen über und hören wir, wie groß in seinen Augen der Gott der Juden ist. Auf eine weitere Anfrage nämlich, die dahin ging, was vorzüglicher sei, Wort und Vernunft oder das Gesetz, „erwiderte Apollo in Versen also“, sagt Porphyrius und läßt nun die Verse Apollos folgen, darunter, um Band 28, S. 1203herauszugreifen, was hier einschlägt, auch diese: „Auf Gott aber, den Erzeuger, den König über alles, vor dem Himmel und Erde erzittern und das Meer und der Unterwelt Tiefen und selbst die Götter erschaudern; deren Gesetz ist der Vater, den die heiligen Hebräer gar sehr in Ehren halten.“ Mit diesem Ausspruch seines Gottes Apollo hat Porphyrius den Gott der Hebräer für so groß erklärt, daß selbst auch die Götter vor ihm erschaudern. Da nun dieser Gott gesprochen hat: „Wer Göttern opfert, soll ausgerottet werden“, so muß ich mich wundern, daß nicht auch Porphyrius erschauderte und als Anhänger der Götteropfer ausgerottet zu werden befürchtete.

Aber auch Gutes sagt dieser Philosoph von Christus aus; er hat wohl auf seine Schmähung vergessen, von der wir eben sprachen, oder seine Götter lästerten Christus im Schlaf, und im Aufwachen wurden sie sich seiner Güte bewußt und rühmten ihn nach Gebühr. Kurz, er sagt im Tone eines Berichterstatters, der etwas Merkwürdiges und Unglaubliches vorbringt: „Gewiß recht unerwartet wird manchem kommen, was wir nun mitzuteilen haben. Christum haben die Götter für sehr fromm und für unsterblich geworden erklärt und seiner rühmlich gedacht; die Christen dagegen gelten ihnen als befleckt und besudelt und in Irrtum verfallen, und noch viele derartige verunglimpfende Worte wenden sie auf sie an.“ Darauf läßt er angebliche Götteraussprüche folgen, worin die Christen verunglimpft werden, und fährt dann fort: „Jedoch auf die Anfrage über Christus, ob er Gott sei, erwiderte Hecate: Daß die unsterbliche Seele ihren Wandel nicht mit dem des Leibes beschließt, weißt du ja; aber von der Weisheit losgelöst, geht sie immer irre. Jene Seele gehört einem Mann von ganz hervorragender Frömmigkeit; ihren Verehrern ist die Wahrheit fremd.“ Zu diesen vorgeblichen Orakelworten macht Porphyrius die Bemerkung: „Einen sehr frommen Mann also nannte sie ihn, und seine Seele sei, wie die anderer Frommen auch, nach dem Tode der Unsterblichkeit gewürdigt worden, und diese verehrten die Christen aus Unverstand.“ Weiter erzählt er: „Auf die Frage: Warum wurde er dann verurteilt? erwiderte die Band 28, S. 1204Göttin durch das Orakel: Der Leib ist eben immer aufreibenden Martern preisgegeben; aber die Seele der Frommen läßt sich auf himmlischem Sitze nieder. Jedoch diese Seele ward anderen Seelen, denen das Geschick Erlangung von Göttergaben und die Erkenntnis des unsterblichen Jupiters vorenthielt, zum Verhängnis, indem sie sich in Irrtum verstrickten. Deshalb also sind sie den Göttern verhaßt, weil er denen zu verhängnisvollem Irrtum Anlaß gab, denen es nicht beschieden war, Gott zu erkennen und Gaben von den Göttern zu erlangen. Aber er selbst war fromm und hat sich, wie die Frommen, in den Himmel begeben. Ihn also sollst du nicht verunglimpfen, aber dauern soll dich die Geistesschwachheit der Menschen; wie leicht und jäh wurde er ihnen zur Gefahr!“

Blöde müßte man sein, um nicht zu sehen, daß diese Aussprüche entweder von einem schlauen und zugleich den Christen ganz feindseligen Menschen erfunden oder in ähnlicher Gesinnung von unreinen Dämonen gegeben worden sind in der Absicht, mit ihrem Tadel wider die Christen sich den Schein der Sachlichkeit zu geben, da sie ja Christum rühmen, und so wo möglich den Weg zum ewigen Heil zu versperren, den man betritt durch Annahme des Christentums. Zu der Dämonen vielgestaltiger Verschmitztheit, womit sie den Menschen zusetzen, paßt es, das wissen sie wohl, ganz gut, wenn man ihrem Lob auf Christus Glauben schenkt, wenn man nur auch ihrer Herabsetzung der Christen Gewicht beilegt; wer das eine wie das andere glaubt, den haben sie zum Lobredner Christi gemacht, ohne daß er doch ein Christ sein möchte, und so befreit ihn Christus, den er preist, doch nicht von der Herrschaft dieser Dämonen; um so weniger, als der Dämonen Lobpreis gar nicht auf den wahren Christus geht; wollte einer an den Christus glauben, wie sie ihn verkünden, dann wäre er doch kein wahrer Christ, sondern ein photinianischer Häretiker, der Christum nur als Mensch, nicht auch als Gott anerkennt, und könnte darum durch ihn nicht gerettet werden noch den Fallstricken dieser verlogenen Dämonen entgehen oder entkommen. Wir aber können der Hecate, wenn sie Christum erhebt, so wenig recht geben wie dem Band 28, S. 1205Apollo, wenn er ihn herabsetzt. Der eine will Christum für einen Verbrecher gehalten wissen, den ein richtig erkennendes Gericht zum Tod verurteilt hätte, die andere zwar für einen höchst frommen Menschen, aber doch nur für einen Menschen. Die Absicht jedoch ist bei beiden die gleiche: die Menschen sollen nicht Christen sein; denn wenn sie nicht Christen sind, können sie der Gewalt der Dämonen nicht entrissen werden. Unser Philosoph aber, oder vielmehr die, die solchen angeblichen Orakeln wider die Christen Glauben beimessen, mögen zuerst einmal, wenn es ihnen gelingt, Hecate und Apollo in ihren Aussprüchen über Christus selbst dahin in Einklang bringen, daß beide ihn entweder ablehnen oder verherrlichen. Brächten sie das zuwege, dann würden wir erst recht die trügerischen Dämonen meiden, ob sie nun Christum herabsetzen oder erheben. Da aber ihr Gott und ihre Göttin über Christus so sich scheiden, der eine ihn herabsetzt, die andere ihn erhebt, so schenken die Menschen, wenn sie gescheit sind, ihren Verunglimpfungen der Christen ohnehin keinen Glauben.

Übrigens geben Porphyrius oder Hecate bei ihrem Lobpreis auf Christus, obwohl sie ihn als das Verhängnis der Christen bezeichnen und für deren Versinken in Irrtum verantwortlich machen, doch noch eigene Ursachen dieses vermeintlichen Irrtums an. Bevor ich diese jedoch mit ihren Worten wiedergebe, möchte ich fragen, ob Christus, wenn er zum Verhängnis die Christen in Irrtum verwickelte, dies absichtlich oder ohne es zu wollen getan hat. Hat er es absichtlich getan, wo bleibt dann seine Gerechtigkeit? Hat er es getan, ohne es zu wollen, wie wäre das mit Glückseligkeit vereinbar? Doch hören wir die Ursachen des Irrtums. „Es gibt“, sagt Porphyrius, „ganz niedrige irdische Geister an gewisser Stätte, der Gewalt böser Dämonen unterworfen. Vor diesen warnten die Weisen unter den Hebräern [deren einer auch der bekannte Jesus war, wie du aus den oben angeführten göttlichen Aussprüchen Apollos vernommen hast]— vor diesen ganz schlechten Dämonen also und niedrigen Geistern warnten die Hebräer die Gottesfürchtigen und verboten, mit ihnen sich abzugeben; vielmehr müsse man die himmlischen Götter verehren, namentlich aber Gott den Band 28, S. 1206Vater. Aber das schreiben auch die Götter vor, und wir haben oben dargetan, wie sie den Geist Gott zuzuwenden auffordern und ihn zu verehren überall gebieten. Allein ungebildete Leute und gottlose Naturen, denen in der Tat das Geschick die Erlangung von Göttergaben und die Kenntnis des unsterblichen Jupiters vorenthielt, hörten weder auf Götter noch auf göttliche Männer und wiesen alle Götter zurück, die verbotenen Dämonen aber …3und diese nicht zu hassen, sondern auch noch zu verehren. Dabei stellen sie sich, als ob sie Gott verehrten, tun aber gerade das nicht, wodurch allein die Anbetung Gottes betätigt wird. Freilich bedarf Gott als der Vater aller keines anderen; aber für uns ist es gut, wenn wir ihn durch Gerechtigkeit, Keuschheit und andere Tugenden anbeten, unser ganzes Leben zu einem Gebet zu ihm gestalten durch Nachahmung und durch Nachdenken über ihn. Denn solches Nachdenken hat reinigende Kraft; und die Nachahmung vergöttlicht, indem sie die Verbindung mit ihm selbst bewirkt.“ Trefflich hat er hier nun zwar Gott den Vater verkündet und angegeben, welches das sittliche Verhalten sei, womit man ihn zu verehren habe; und von solchen Vorschriften findet sich eine überreiche Menge in den prophetischen Schriften der Hebräer, wenn dort das Leben von Heiligen gerühmt oder als verpflichtendes Vorbild aufgestellt wird. Aber bezüglich der Christen ist er so sehr entweder im Irrtum oder in Schmähsucht befangen, wie es eben die Dämonen haben wollen, die er für Götter hält; als ob es irgend schwierig wäre, sich ins Gedächtnis zu rufen, welche Schändlichkeiten, welche Unziemlichkeiten im Dienste der Götter in den Theatern und Tempeln vor sich gingen, und andererseits darauf zu achten, was man in den Kirchen liest, sagt und zu hören bekommt oder was dort dem wahren Gott dargebracht wird, und aus der Vergleichung zu erkennen, wo Erbauung und wo Verfall der Sitten zu finden ist. Und gar daß die Christen, statt die Dämonen zu hassen, deren von den Hebräern verbotene Verehrung pflegten, diese elende und offenbare Lüge kann ihm doch nur ein Band 28, S. 1207teuflischer Geist beigebracht oder eingeflüstert haben. Aber der Gott, den die Weisen unter den Hebräern verehrten, verbietet auch, den heiligen Engeln im Himmel und den Kräften Gottes zu opfern, die wir als unsere vollkommen glücklichen Mitbürger während unserer irdischen, vergänglichen Pilgerschaft in Ehren halten und lieben; er läßt sich in seinem Gesetze, das er seinem Hebräervolke gab, drohend und mit donnernder Stimme also vernehmen4: „Wer Göttern opfert, soll ausgerottet werden.“ Und damit man dabei nicht etwa an die ganz schlechten irdischen Geister denke, die Porphyrius die niedrigsten oder niedrigeren nennt [denn auch sie heißen in den heiligen Schriften Götter, nicht Götter der Hebräer, sondern der Heiden, was in der Psalmstelle nach der Septuaginta-Übersetzung deutlich zum Ausdruck kommt5: „Denn «alle» Götter der Heiden sind Dämonen“], also damit man nicht wähne, nur solchen Dämonen gegenüber gelte das Verbot des Opfers, nicht aber den himmlischen gegenüber, sei es allen oder einzelnen, so ist auch gleich beigefügt: „nisi domino soli“, das heißt: „außer dem Herrn allein“; auch das sei ausdrücklich festgestellt; sonst möchte am Ende einer, wenn er von „domino soli“ hört, an „dominus sol“ denken und meinen, der Sonne müsse man opfern; der griechische Wortlaut beseitigt sofort alle Zweifel.

Der Gott der Hebräer also, für den dieser gewichtige Philosoph ein so gewichtiges Zeugnis ablegt, hat seinem hebräischen Volk ein Gesetz gegeben, das auch aufgezeichnet ist in hebräischer Sprache, nicht ein Winkelgesetz, das niemand kannte, sondern ein nun schon bei allen Völkern bekannt gewordenes Gesetz, und darin steht geschrieben: „Wer Göttern opfert außer dem Herrn allein, soll ausgerottet werden.“ Unnötig also, in diesem seinem Gesetz und bei seinen Propheten lang nach Aussprüchen über diesen Gegenstand zu forschen oder vielmehr nicht zu forschen, da sie ja nicht dunkel oder selten sind, sondern die deutlichen und zahlreichen Aussprüche darüber zu sammeln und hier anzuführen, Band 28, S. 1208die sonnenklar ergeben, daß der wahre und höchste Gott nur sich selbst Opfer dargebracht wissen wollte. Nur diese eine, so kurze und doch so bedeutsame, so drohende und dabei so berechtigte Forderung des von ihren gelehrtesten Männern so hochgepriesenen Gottes höre man an, fürchte und erfülle man, um nicht den Ungehorsam mit Ausrottung zu büßen: „Wer Göttern opfert außer dem Herrn allein, soll ausgerottet werden;“ nicht als ob er irgend unseres Eigens bedürfte, sondern weil es uns frommt, sein eigen zu sein. Denn von ihm singt man in den heiligen Schriften der Hebräer6: „Ich habe zum Herrn gesprochen: Mein Gott bist Du, weil Du meiner Güter nicht bedarfst““ Das herrlichste und beste Opfer für ihn aber sind wir selbst, das ist sein Staat, und wir feiern es geheimnisvoll in unseren Darbringungen, die den Gläubigen bekannt sind, wie wir in früheren Büchern erörtert haben7. Denn daß die blutigen Opfer, die die Juden als Schatten des Kommenden darbrachten, aufhören würden und daß alle Völker vom Aufgang der Sonne bis zum Untergang ein Opfer, wie wir nunmehr vor Augen sehen, darbringen würden, das haben durch den Mund jüdischer Propheten göttliche Aussprüche laut genug verkündet; manche davon haben wir hervorgeholt, soweit es sich nötig erwies, und sie bereits diesem Werke da und dort eingestreut8. Wo demnach jene Gerechtigkeit nicht vorhanden ist, die sich daraus ergibt, daß der eine höchste Gott seiner Gnade gemäß dem in Gehorsam ergebenen Staate gebietet, niemanden außer ihm allein zu opfern, und daß demnach in allen zum Staate gehörigen und Gott gehorchenden Menschen der Geist hinwieder dem Leib und die Vernunft den Leidenschaften gläubig gebiete, wie es gesetzmäßige Ordnung ist, so daß wie der einzelne Gerechte, so die Vereinigung und das Volk der Gerechten aus dem Glauben lebt, der durch die Liebe wirksam ist9, kraft deren der Mensch Gott liebt, wie man Gott lieben soll, und den Nächsten wie sich selbst — ich sage, wo eine solche Band 28, S. 1209Gerechtigkeit nicht vorhanden ist, da ist auch keine durch Rechtsübereinkunft und Interessengemeinschaft verbundene Menschenvereinigung vorhanden. Ist diese nicht vorhanden, so natürlich auch kein Volk, wenn diese Begriffsbestimmung von Volk richtig ist. Also auch kein Staat, weil es keine Volkssache gibt, wo kein Volk vorhanden ist.


  1. Die Lesart „viderint“ habe ich der von Dombart in den Text aufgenommenen Lesart „viderim“ vorgezogen. ↩

  2. Exod. 22, 20. ↩

  3. Hier ist im Text eine Lücke. ↩

  4. Exod. 22, 20. ↩

  5. Ps. 95, 5. ↩

  6. Ps. 15, 2. ↩

  7. Oben X 6; 20 [2. Band 80ff.; 108]. ↩

  8. Oben XVIII 35. ↩

  9. Gal. 5, 6. ↩

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