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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De Civitate Dei

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La cité de dieu

CHAPITRE II.

DU SPECTACLE DES CHOSES HUMAINES, OU L’ON NE PEUT NIER QUE LES JUGEMENTS DE DIEU NE SE FASSENT SENTIR, BIEN QU’ILS SE DÉROBENT SOUVENT A NOS REGARDS.

Nous apprenons ici-bas à souffrir patiemment les maux, parce que les bons même les souffrent, et à ne pas attacher un grand prix aux biens, parce que les méchants même y ont part. Ainsi nous trouvons un enseignement salutaire jusque dans les choses où les raisons de la conduite de Dieu nous sont cachées. Nous ignorons en effet par quel jugement de Dieu cet homme de bien est pauvre, et ce méchant opulent; pourquoi celui-ci vit dans la joie, lorsqu’il devrait être affligé en punition de ses crimes, tandis que celui-là qui devrait vivre dans la joie, à cause de sa conduite exemplaire, est toujours dans la peine. Nous ne savons pas pourquoi l’innocent n’obtient pas justice, pourquoi il est condamné, au contraire, et opprimé par un juge inique ou confondu par de faux témoignages, tandis que le coupable reste non-seulement impuni, mais encore insulte à l’innocent par son triomphe; pourquoi l’homme religieux est consumé par la langueur, tandis que l’impie est plein de santé. On voit des hommes jeunes et vigoureux vivre de rapines, et d’autres, incapables de nuire, même par un mot, être accablés de maladies et de douleurs. Ceux dont la vie pourrait être utile aux hommes sont emportés par une mort prématurée, et d’autres, qui ne méritaient pas de voir le jour, vivent plus longtemps que personne. Des infâmes, coupables de tous les crimes, parviennent au faîte des grandeurs, et l’homme sans reproche vit caché dans la plus humble obscurité!

Encore si ces contradictions étaient ordinaires dans la vie, où, comme dit le Psalmiste::

« L’homme n’est que vanité et ses jours passent comme l’ombre1 »; si les méchants possédaient seuls les biens temporels et terrestres, tandis que les bons souffriraient seuls tous les maux, on pourrait attribuer cette disposition à un juste jugement de Dieu, et même à un jugement bienveillant: on pourrait croire qu’il veut que les hommes qui n’obtiendront pas les biens éternels soient trompés ou consolés par les temporels, qui les rendent heureux, et que ceux auxquels ne sont point réservées les peines éternelles, endurent quelques afflictions passagères en punition de fautes légères ou pour s’exercer à la vertu. Mais la plupart du temps, les méchants ont aussi leurs maux, et les bons leurs joies; ce qui rend les jugements de Dieu plus impénétrables et ses voies plus incompréhensibles. Et cependant, bien que nous ignorions par quel jugement Dieu fait ou permet ces choses, lui qui est la vertu, la sagesse et la justice suprêmes, lui qui n’a ni faiblesse, ni témérité, ni injustice, il nous est avantageux en définitive d’apprendre à ne pas estimer beaucoup des biens et des maux communs aux bons et aux méchants, pour ne chercher que des biens qui n’appartiennent qu’aux bons et pour fuir des maux quine sont propres qu’aux méchants. Lorsque nous serons arrivés à ce jugement suprême de Dieu, dont le temps s’appelle proprement le jour du jugement, et quelquefois le jour du Seigneur, alors nous reconnaîtrons la justice des jugements de Dieu, non-seulement de ceux qu’il rend maintenant, mais aussi des jugements qu’il a rendus dès le principe, et de ceux qu’il rendra jusqu’à ce moment. Alors on verra clairement la justice de Dieu, que la faiblesse de notre raison nous empêche de voir dans un grand nombre et presque dans le nombre entier de ses jugements, quoique d’ailleurs les âmes pieuses aient toute confiance en sa justice mystérieuse.


  1. Ps. CXLIII, 4. ↩

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De civitate Dei (CCSL)

Caput II: De uarietate rerum humanarum, cui non potest dici deesse iudicium dei, quamuis nequeat uestigari.

Nunc autem et mala aequo animo ferre discimus, quae patiuntur et boni, et bona non magni pendere, quae adipiscuntur et mali; ac per hoc etiam in his rebus, in quibus non apparet diuina iustitia, salutaris est diuina doctrina. nescimus enim quo iudicio dei bonus ille sit pauper, malus ille sit diues; iste gaudeat, quem pro suis perditis moribus cruciari debuisse maeroribus arbitramur, contristetur ille, quem uita laudabilis gaudere debuisse persuadet; exeat de iudicio non solum inultus, uerum etiam damnatus innocens, aut iniquitate iudicis pressus aut falsis obrutus testimoniis, e contrario scelestus aduersarius eius non solum inpunitus, uerum etiam uindicatus insultet; inpius optime ualeat, pius languore tabescat; latrocinentur sanissimi iuuenes et qui nec uerbo quemquam laedere potuerunt, diuersa morborum atrocitate adfligantur infantes; utilis rebus humanis inmatura morte rapiatur, et qui uidetur nec nasci debuisse, diutissime insuper uiuat; plenus criminibus sublimetur honoribus, et hominem sine querella tenebrae ignobilitatis abscondant, et cetera huiusmodi, quae quis colligit, quis enumerat? quae si haberent in ipsa uelut absurditate constantiam, ut in hac uita, in qua homo, sicut sacer psalmus eloquitur, uanitati similis factus est et dies eius uelut umbra praetereunt, nonnisi mali adipiscerentur transitoria bona ista atque terrena, nec nisi boni talia paterentur mala, posset hoc referri ad iudicium iustum dei siue etiam benignum, ut, qui non erant adsecuturi bona aeterna, quae faciunt beatos, temporalibus uel deciperentur pro malitia sua, uel pro dei misericordia consolarentur bonis, et qui non erant passuri aeterna tormenta, temporalibus uel pro suis quibuscumque et quantuliscumque peccatis adfligerentur, uel propter inplendas uirtutes exercerentur malis. nunc uero, quando non solum in malo sunt boni et in bono mali, quod uidetur iniustum, uerum etiam plerumque et malis mala eueniunt et bonis bona proueniunt, magis inscrutabilia fiunt iudicia dei et inuestigabiles uiae eius. quamuis ergo nesciamus quo iudicio deus ista uel faciat uel fieri sinat, apud quem summa uirtus est et summa sapientia, summa iustitia, nulla infirmitas, nulla temeritas, nulla iniquitas, salubriter tamen discimus non magni pendere seu bona seu mala, quae uidemus esse bonis malisque communia, et illa bona quaerere, quae bonorum, atque illa mala maxime fugere, quae propria sunt malorum. cum uero ad illud dei iudicium uenerimus, cuius tempus iam proprie dies iudicii et aliquando dies domini nuncupatur, non solum quaecumque tunc iudicabuntur, uerum etiam quaecumque ab initio iudicata et quaecumque usque ad illud tempus adhuc iudicanda sunt, apparebunt esse iustissima. ubi hoc quoque manifestabitur, quam iusto iudicio dei fiat, ut nunc tam multa ac paene omnia iusta iudicia dei lateant sensus mentesque mortalium, cum tamen in hac re piorum fidem non lateat, iustum esse quod latet.

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